Un sujet grave peut-il être abordé
de manière ludique ? La réponse est de moins en moins évidente.
Les enjeux commerciaux des chimères génétiques ont causé la mise
en examen et l’incarcération de syndicalistes Affaires syndicales, le limogeage
et l’interruption des travaux de scientifiques (Arpad Pusztaï : Affaire
Pusztaï, Ignacio Chapela : Affaire
Chapela), l’attaque en justice d’agriculteur (Percy Schmeiser :
Affaire Schmeiser). Par ailleurs, les risques
sanitaires et environnementaux de l’exploitation des OGM demeurent peu étudiés,
et donc mal connus.
Cependant, pour acquérir de nouvelles notions, participer à une action ludique peut s’avérer plus efficace que de suivre un cours magistral qui n'utiliserait pas le diaporama didactique de Christian Vélot (cf : rubrique "Documents").
En
permettant au spectateur de devenir acteur, le débat qui accompagne une conférence
ou la projection d’un film apporte une dimension active. Par leur dimension
ludique, les activités décrites ci-dessous peuvent également susciter de l'intérêt,
et contribuer à l’éducation citoyenne.
Ci-dessous :
"C'est
parfois une chanson, un roman, un film qui semblent contenir une surdose
d'amphétamines poétiques pour nous faire renouer avec l'éblouissement
; s'entendre enfin dire avec délectation que l'on n'est pas seul
dans un coin de la planète à vouloir plus, mieux , en plus
tendre"
Yves Simon
Les vrais enjeux du Tour de France
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- Tu vois gagner qui l'année prochaine ? l'équipe E.P.O. ou l'équipe "Hormone de Croissance" ? | - Tu dates, mon vieux ! il parait que tout va se jouer au niveau génétique, entre les gars soutenus par Monsanto et ceux pris en charge par Syngenta. |
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|
-
Ben ça... on pourra plus dire que les cyclistes sont des
types sans gêne ! |
Prises sur les chemins militants et les routes de vos vacances, des photographies témoignent de l'engagement citoyen contre l'OGMisation de nos campagnes...
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Avril
2007: Un meeting Toulousain avec à 6- 8 mètres de hauteur
un appel au moratoire… |
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__________________________
Le 5 septembre 2004, quelque part dans le sud de la France : un couple blessé, à visage découvert, face à des masques.
60 blessés, dont 2 masques (les explosifs à fragmentation, tirés d'hélicoptère, ne choisissent pas vraiment leur cible).
__________________________
Aout 2004 : C'est ce que l'on appelle un "effet de bord". Une partie des gendarmes habituellement cachés derrière les arbres qui bordent la route de vos vacances, sont désormais affectés en plein-champ, à la protection des parcelles d'OGM.
Grâce aux anti-P.G.M.E.P.A. (Plantes Génétiquement Modifiées En Plein-Air), le nombre d'infractions constatées au code de la route aurait diminué cet été.
__________________________
Pique-nique convivial et bien encadré, à Neuville-aux-bois, dans le Loiret, le 25 juillet 2004
__________________________
Au Col de la Vanoise, à 2 500 mètres d'altitude, entre Pralognan et Aussois :
Qu'y a-t-il d'écrit, à droite de l'entrée du refuge ?
On n'est jamais trop prudent.
__________________________
fin juillet 2004 : A Guyancourt, la nouvelle station-balnéaire des Yvelines, les vacanciers ont un comportement atypique : ils se protègent du soleil en portant des vêtements blancs, et en s'abritant derrière leur pancarte anti-OGM. Certains se protègent même du pollen transgénique en portant un masque de chirurgien. La nuit venue, ils délaissent la discothèque, préférant déposer des milliers de tracts sur leur lieu de vacances.
le Mercredi 21 juillet, aux abords de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines :
le samedi 24 juillet, devant le site du GEVES, qui cultive du maïs transgénique en plein air, pour inscription au Catalogue Officiel des semences autorisées (homologation) :
Malgré la présence de nombreuses forces de police encerclant les vacanciers, la non-violence a triomphé. Le Directeur du GEVES a même donné son accord pour qu'une réunion soit organisée à la rentrée afin de favoriser le dialogue entre les deux parties.
__________________________
En attendant le Centre Culturel ou l'Avenue (gageons que ce ne sera pas une Impasse), il donne son nom à une crêpe... au roquefort, évidemment !
Rendez-vous au Clerissy, à Moustiers Sainte-Marie...
La
chanson populaire, comme véhicule d’idées. Le message passe mieux quand
il est porté par une mélodie, soutenu par une harmonie et dynamisé par un
rythme. La recette est simple : 1/ prendre
un air très connu (sinon, en inventer un), 2/
placer dessus vos mots, comme les pièces d’un puzzle qui doivent s’insérer
dans le rythme de l’air choisi, en essayant de faire rimer, si possible.
__________________________
Rocky
Raccow
(sur l’air de
« Rocky Raccoon » des Beatles, Album Blanc, 1968)
C’est non loin d’ici, dans la plaine de Palaiseau
Que vit un gars nommé : Rocky Raccow.
Un jour, il fut attaqué par un mal de dos,
Alors qu’il maniait la faux.
Rocky n’apprécia pas, dit : « j’vais finir, c’boulot ».
C’est à genoux qu’il continua son job
Avant de ramper jusqu’au prochain saloon.
Rocky
Raccow, Le despérado, Vivait en marge des autres hommes. Aucun maïs Quand un tour de rein Lui qui ne s’était La douleur, soudain,
Rocky Raccow, |
A Toulouse, Orléans, « Dr Raccow, pouvez-nous nous parler… » Comme son témoignage Il dit : « Doc, j’vous ai suivi un max, Rocky Raccow, Dans son tour de France,
|
__________________________
«
Write the lyrics of this
song in your native language!
¡escriba las líricas
de esta canción en su lengua materna!
Refrain
: _________ |
Raw
translation _________ |
Original
French version |
English
raw translation |
||
Il
faisait partie de ces hommes Chaque journée de sa peine,
Il allait bientôt laisser la terre aimée ------ Ici, comme ailleurs Et aujourd'hui comme hier Elle connaît seulement |
------ Portée
par le vent, Con- Jamais ce tribunal
|
He was this kind
of man, He was almost ready
Here, as everywhere, It only knows the species barrier |
------ Conveyed by the wind, Finding out the theft of his chimera, |
__________________________
« Le pollué-payeur » (sur l'air du "déserteur" de Boris Vian)
Monsieur le Président, Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps
J'étais un paysan Travailleur et honnête Qui aimait faire la fête Avec les autres gens.
S'il faut donner son champ, Allez donner le vôtre. Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président. |
Depuis que je suis né, J'ai vu res'mer mon père, Les produits de la terre Qu'étaient pas brevetés.
Aux essais en plein-champs, On voudrait que j'adhère. Je ne suis pas sur terre pour polluer le vivant.
Demain, de bon matin, Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J'irai sur les chemins.
|
Je m'en irai, mendiant, Sur les routes de France De Bretagne en Provence Et je dirai au gens
Refusez-les vraiment, Dans vos champs, vos assiettes Cette techno n'est pas prête, Sauf pour des commerçants.
Monsieur le Président, La vie est trop précieuse Pour qu'une chose hasardeuse l'abîme inutil'ment .
C'est pas pour vous fâcher, Il faut que je vous dise : Ma décision est prise, Je m'en vais les faucher.
|
__________________________
«
Ami, entends-tu le vol noir des pollens OGMeu
Ami, entends-tu le cri sourd de la vie qu'on enchaîne ?
Ohé, citoyens, indigents et paysans, c'est l'alarme :
Demain, l' F.M.I. cotera le prix du sang et des larmes.
Les lois
et le vent me condamnent à semer l'OGMeu,
Les rois, les marchands qui en vendent n'y voient pas de problèmes.
Demain, dans les champs, quand refleuriront à nouveau ces poisons,
C'est moi que la foule jettera comme assassin dans une prison.
Chassons
de nos champs, de nos fleurs tous ces gènes qu'on mitraille.
Chassons des labos et des temples faux chercheurs et canailles.
Demain, toute vie crèvera sous leurs brevets, ils s'en foutent ;
Imposteurs, faux prophètes, arrêtez, vos discours nous dégoûtent.
L'amour
sur la langue, ils se mettent de l'argent plein les poches ;
Ils achèt' nos rois que les cours nous transforment en fantoches.
Leurs lois interdisent, dans nos champs, toutes les fleurs qui guérissent,
Qu'ils refont en synthèse, en poison, d'un brevet, qu'ils vernissent.
__________________________
O.G.M., Du poisson, |
Un jour on reverra
Grâce aux
gènes |
Homme-G.M., Sans problèmes, A quelques détails, toutefois : J’ai la peau qui s’écaille, Et je perds ma voix. Quelques docteurs Frankenstein Faut limiter Aimes-tu |
Voici encore une chanson d’amour… d’amour de la nature et de l’humanité, exprimé très indirectement par la critique de certaines firmes et de leur seule logique financière... une chanson entendue le 8 mai sur le site d'Aix-en-Provence.
Merci à Madeleine d’Aix pour avoir écrit ces paroles,
et à Anne-Marie, pour en avoir assuré la promotion (non commerciale).
« Les beaux
OGM » (sur l'air
de « Ah! le petit vin blanc… »)
Refrain Ah! les beaux
OGM |
Couplet 1 Au bout d'quelques
temps |
Couplet 2 Y a des vitamines |
__________________________
_____________
juillet 2004 Autodérision : « Faucheur-man
« Spider-man
2 » surgit sur nos écrans, où il connaît un succès mérité : l’histoire
est centrée sur les problèmes psychologiques d’un être déchiré entre deux
destins incompatibles : celui d’un homme myope et amoureux, et celui
d’une araignée extralucide et tisseuse de toiles salvatrices.
La vie de chimère n’est pas drôle tous les jours !
Un grand merci à Agnès d’Aubervilliers pour
avoir initié les paroles qui suivent…
« Faucheur Man »
(sur la musique du générique de « Spider Man », série
télévisée de dessins-animés des années 80)
Faucheur-man,
Faucheur-man Chaque jour il affûte sa lame Dans l’espoir de couper Les chimères qui polluent les prés Attention ! Car Faucheur-man est là ! Faucheur-man,
Faucheur-man |
Bien sûr, l'Homme-araignée |
Final Pour lui, la vie
est un combat |
Nos supermarchés peuvent difficilement être considérés comme des endroits ludiques. Vous pouvez pourtant les transformer en terrains de jeu, en y dénichant les produits contenant des OGM. Depuis la levée du moratoire sur les aliments transgéniques, l'arrivée de nouveaux produits dans les rayons alimentaires vous donnera l'occasion d'exercer vos talents de détective.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur Détectives OGM
Retour au début
Voici
un
jeu de plein-air expérimenté le 8 mai par l'équipe de Poitou-Charentes (voir
la rubrique "Témoignages").
Qui n'a pas entendu sur France-Info, la voix d'Aurélien expliquer les règles
de ce jeu, qui peut se jouer avec un nombre quelconque de participants ?
Maintenant que les beaux jours sont revenus, pourquoi attendre que le maïs transgénique ait poussé pour aller ensuite l'éliminer ? Il s'agirait en effet d'une action ressentie comme "négative" par certains, et, accessoirement, hors-la-loi. Allons plutôt semer des graines de maïs conventionnel dans les parcelles destinées au maïs transgénique : une action positive, à laquelle même les enfants (encadrés) peuvent participer. En quelques semaines, la parcelle contiendra un joli mélange d'OGM et de plants naturels dans lequel les expérimentateurs auront peut-être du mal à reconnaître leurs petites chimères.
__________________________
Dans
un Rallye Touristique à Thème, des équipes doivent rallier un « lieu
d’intérêt » en répondant à un questionnaire qui porte sur un thème particulier,
et qui les guide. Il s’agit de découvrir le lieu de destination, tout en ayant
répondu aux plus grand nombre de questions. Le questionnaire à orientation
pédagogique comporte des indices donnant la direction à prendre, ainsi que
des petits exercices sur le thème du Rallye. Il n’y a pas d’équipe perdante.
Tout le monde gagne à ce jeu… un peu plus de connaissances.
______________________________
Etablie à partir des données fournies
sur le site Internet : http://ogm.gouv.fr/experimentations/essais_implantes/essais_implantes_fip2004.htm,
voici une carte des essais OGM en plein-air prévus en 2004. Chaque disque
bleu clair y est centré sur l’une des 25 communes accueillant des parcelles.
Il s'agit d'identifier dans la liste ci-dessous la commune à laquelle chaque
disque est associé, sachant que la taille d'un disque
Au total :
57 964 m2 de maïs chimérique
11 000 m2 de café chimérique
5 000 m2 de colza chimérique
1 365 m2 de peuplier chimérique
10 m2 de fétuque chimérique
soit officiellement : 75 339 m2 de chimères végétales sur le territoire
français
Soit au total : 41 050 m2
fin septembre 2004, il resterait donc 75 339 - 41 050 = 34 289 m2 (45,5 % des essais de début juillet)
d'après les données recueillies dans différents organes de presse, environ 55 % des essais auraient donc été interrompus durant cet été 2004.
les 5 414 m2 interrompus "à visage découvert" à Menville, Greneville en Beauce et Marsat représentent 7 % de la superficie initiale des essais en plein-air, soit : 13 % de l'ensemble des interruptions de l'été 2004.
Laquelle de ces deux courbes donne l'évolution des fauchages clandestins au cours des 16 interruptions d'essais répertoriés dans cette page ?
__________________________
Q.C.M.O.G.M (Questionnaire à Choix Multiple OGM )
A.rithmétique : Sachant qu’il suffit d’une minute pour mettre à bas 1 m2 de maïs transgénique, combien de temps faudrait-il pour que 1300 citoyens en traitent 75 339 m2 ? (cf : division)
1. cinq heures
2. seulement une heure, à condition qu'ils agissent ensemble
3. deux jours
B. Environnement : Quelle est la propriété de la contamination génétique qu'aucun autre type de pollution ne possède (cf : caractères OGM ) ?
1. Inodore
2. Irréversible, comme l'écoulement du temps, le cours d'une rivière ; comme la mort.
3. Silencieuse
C.
Santé : sur : http://ogm.gouv.fr/questions/questions.htm,
la question :
" Les OGM peuvent-ils créer des allergies ou des maladies chez
l'homme ? " ne trouve pas de réponse.
Elle est en fait habilement déviée vers une question annexe :
1. " La France peut-elle abandonner la recherche sur les OGM ? "
2. " En quoi consiste l'étiquetage des denrées alimentaires pouvant contenir des OGM ou leurs dérivés ? "
3. " Les systèmes digestif et immunitaire de l'homme sont-il plus efficaces que ceux des rats de laboratoire lésés par une alimentation OGM dans des expériences scientifiques restées sans lendemain ? " (cf : Lésions par OGM )
D. Société (Agriculture, Justice) : Quelle est en définitive le résultat du procès en appel de Percy Schmeiser, paysan attaqué en justice par la multinationale Monsanto à cause de la présence de maïs OGM breveté parmi ses plantations (cf : Procès Schmeiser ) ?
1. Gagné
2. Perdu, mais l'accusé n'a pas eu a payer de dommages et intérêts à Monsanto, étant donné qu'il n'a effectivement pas tiré profit du maïs OGM en question. Les frais d'instruction sont cependant à la charge du condamné.
3. Nouvel appel
E. Société (Recherche) : fin 2002, peu avant la condamnation en justice d'arracheurs d'OGM, les Académies nationales de médecine et de pharmacie, ainsi que l'Académie des Sciences, publiaient un rapport très favorable aux OGM. Les experts ayant participé à ce rapport étaient-ils d'une manière ou d'une autre liés à la filière OGM (cf : experts indépendants )?
1. Evidemment pas du tout !
2. ça se pourrait : le comité d'experts était presqu'entièrement composé de personnalités pro-OGM : - le responsable de l’Unité mixte CNRS/Rhône-Poulenc (devenu Aventis) ; - un chercheur en phase avec la Confédération Française des Semenciers (CFS) et le Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants (GNIS), - le co-responsable d’un projet conjoint du Cirad et de la Fondation Aventis-Institut de France sur les OGM, - le Secrétaire Général de la Fédération Internationale des Semences (FIS) et de l’Association Internationale des Sélectionneurs, ...
3. Non, au contraire...
F. Société (Agriculture, brevets) : Comment faire croire qu'un produit a de la valeur ? En lui inventant des pirates. En ce qui nous concerne, ce seraient des voleurs de semences de plantes génétiquement modifiées. La dénonciation de supposés "pirateurs d'OGM" est ainsi organisée par la puissante multinationale Monsanto.
Que reçoivent les délateurs en récompense de leur bonne action ? (cf : Stratégie des brevets)
1. un bon d'achat de 20$ chez McDonalds
2. un blouson en cuir
3. une remise sur le prochain achat de colza transgénique Roundup Ready
G. Santé : On savait déjà que certains rats de laboratoire supportaient mal la nourriture transgénique. Qu'en est-il des animaux de plein-air ?
De 2000 à 2002, en Allemagne, des vaches ayant consommé du maïs de la société Syngenta générateur de toxine Bt, sont tombées malades. Douze d'entre elles sont ensuite décédées ; les autres ont produit moins de lait. Que sont devenus les échantillons de tissus prélevés sur ces animaux, puis envoyés à l'Université de Göttingen ? (cf : Alerte_OGM)
1. Les prélèvements ont été analysés, sans suite.
2. Les prélèvements ont disparu sans explication, mais la société Syngenta a accepté d'assumer les dommages en avril 2002
3. L'analyse est toujours en cours...
H. Santé : La manipulation génétique d'organismes est utilisée depuis des années en milieu confiné (laboratoire) pour produire efficacement des médicaments, comme l'insuline pour le diabète (cf : Diaporama ). Dans le cas des essais actuels de plantes pharmaceutiques, si du maïs OGM contre le diabète diffuse ses gènes en plein-air, est-il possible que des consommateurs de pop-corn ingurgitent à leur insu un médicament contre le diabète ? (cf : "Contamination OGM dans le Nebraska", Alerte_OGM)
1. Non
2. Pas impossible. Une condition nécessaire est que le maïs utilisé pour faire le pop-corn ait été contaminé par le maïs pharmaceutique. Il est déjà arrivé que du maïs destiné à l'alimentation humaine soit contaminé par un OGM (maïs StarLink, en septembre 2000).
3. Oui, mais ça ne peut pas faire de mal.
__________________________
A partir de l'année prochaine, le Ministère de l'Agriculture, de L'Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales aurait l'intention de placer les parcelles d'OGM à l'intérieur de gigantesques labyrinthes de maïs conventionnel. Ainsi, chaque labyrinthe constituerait une zone-tampon encore plus efficace contre la pollution génétique, tout en désorientant les apprentis-faucheurs, en particulier ceux qui ne se seraient pas entraînés dès aujourd'hui au jeu suivant.
Dans le labyrinthe imaginaire ci-dessous, l'OGM est un maïs doré enrichi au béta-carotène, destiné officiellement à "rendre les populations du sud plus résistantes aux coups de soleil". Il s'agit donc d'un cas simplifié, car dans la réalité chimérique, un maïs génétiquement transformé est toujours "substantiellement équivalent" à un maïs normal (vert).
N.B.: Le maïs doré n'existe peut-être pas encore. Par contre, le riz doré est une chimère bien réelle, qui mérite le détour par le site Internet : Riz doré
__________________________
Parmi
les 11 affirmations suivantes, au moins 2 sont fausses. Lesquelles ?
1. Le vent
ne transporte pas de pollen transgénique à plus de 80 mètres d’un plan de
colza OGM. Les abeilles non plus.
2. En contraignant
les paysans pauvres du Tiers-Monde à racheter leurs OGM brevetés à chaque
cycle de culture, les multinationales agroalimentaires vont régler le problème
de la faim dans le monde.
3. Les plantes
dites « résistantes » à un désherbant sont en fait capables d’absorber
ce désherbant sans en mourir.
4. Les plantes
dites « résistantes » à un insecte produisent en réalité un insecticide
tout le long de leur existence et dans chacune de leurs cellules.
5. Parmi les
membres de la Commission du Génie Biomoléculaire qui est chargée d’évaluer
les demandes de commercialisation ou d’essais en plein champs d’OGM, un seul
expert est rémunéré par le Ministère de l’Agriculture pour étudier à fond
le dossier. Cet expert est choisi par l’entreprise demandeuse.
6. Un paysan
dont les cultures ont été contaminées par le voisinage de plantes OGM peut
être attaqué en justice pour utilisation frauduleuse d’une technologie brevetée.
7. En 1998,
7 rats sur 40 sont décédés d’avoir été nourris deux semaines avec des tomates
transgéniques. L’agence américaine de sécurité des aliments qui a mené l’expérience
a depuis cette date cessé de tester l’innocuité des aliments contenant des
OGM.
8. L’analyse
de 4 années de cultures aux U.S.A. montre que la quantité d’herbicide utilisée
avec un maïs OGM est en moyenne supérieure de 30% à celle utilisée avec un
maïs conventionnel.
9. Un américain a obtenu en 1999 un brevet sur tout haricot
de couleur jaune, tel que celui cultivé par les paysans mexicains depuis des
siècles. Il a ainsi pu attaquer en justice deux importateurs mexicains.
10. Les entreprises
qui se rendent actuellement propriétaires du vivant sont spécialisées dans
la commercialisation de produits causant la mort (herbicides, insecticides…).
11. Pour construire les OGM actuellement commercialisés, aucune méthode ne maîtrise l'endroit où un gène étranger est inséré dans le code génétique de l'OGM (Bricobiologie).
__________________________
Pour en savoir plus : Agent Orange, Com'OGM
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Classer les comportements suivants de personnes responsables, par ordre de cynisme décroissant (du plus au moins cynique)
Cynique : Qui brave avec impudence les principes
moraux.
A. le 25 octobre 1998, le Directeur de la Communication de Monsanto déclare « Monsanto ne devrait pas avoir à assurer la sécurité de la nourriture biotechnologique. Notre intérêt est d’en vendre le plus possible »B. le 23 avril 2003, le Commissaire Européen à l’Agriculture a remarqué que la co-existence entre cultures sans– et avec- OGM devait être considérée dans les deux sens : « Le mélange avec des cultures non-OGM pourrait avoir des conséquences économiques pour l’agriculteur cultivant des OGM »C. du 23 avril au 7 mai 2003, le Ministère de l’Agriculture français a consulté les citoyens sur la question des OGM. Alors que seulement 20 réponses sur 565 étaient favorables, le ministère a peu après autorisé 14 nouveaux essais OGM.Consultation similaire de la population en 2004 : même avis négatif, qui a conduit à la mise en place de 8 nouveaux essais en plein-air. Tout ceci est très cohérent.
__________________________
Relier chaque plante génétiquement modifiées (colonne du milieu),
qui a reçu un gène d’animal (colonne de gauche), avec la bonne propriété
acquise par transgénèse (colonne de droite en désordre)
Animal
qui donne le gène |
Plante
qui reçoit le gène (et devient OGM) |
Propriété
de l’OGM |
HOMME |
-->
TOMATE |
Production
d’un vaccin contre le choléra |
SCORPION
--> |
-->
MAÏS |
Résistance
aux métaux lourds |
POISSON
--> |
-->
FRAISE |
Résistance
aux insectes |
HAMSTER
CHINOIS |
-->
TABAC |
Résistance
au froid |
BACTERIE
DU CHOLERA --> |
-->
LUZERNE |
Augmentation
de la production de cholestérol |
__________________________
(1)
l’une des manipulations génétiques consiste à inhiber l’expression d’un
gène dans une séquence génétique, comme on empêcherait l’apparition d’une
lettre dans un mot.
(2)
le terme ainsi défini correspond mieux à la réalité que l’expression « Organisme
Génétiquement Modifié » qui s’applique à tous les êtres vivants. A l’intérieur
d’une même espèce, la reproduction implique en effet des modifications génétiques.
L’originalité des OGM, c’est de contenir des gènes d’espèces différentes.
(3)
La directive européenne 98/44 prévoit la possibilité de breveter des "inventions
des biotechnologies". http://ogmdangers.org/action/brevet/
(4) Cette plante génétiquement modifiée doit sa couleur à la Vitamine A qu’elle produit en puisant dans des ressources assurant normalement des fonctions vitales telles que la photosynthèse. Le rendement de la plante s’en trouve diminué.
(5)
Genetically Modified Organism
(6) la bière blonde" Kenth ", étiquetée « OGM », est vendue en Suède
(7) La transgénèse
peut être considérée comme l’insertion par l’homme d’une note supplémentaire
à l’intérieur d’une mélodie écrite par la nature.
(8) http://ouvronslarecherche.free.fr/Articles/Art_Testard_120903.html
(9)
plusieurs secteurs d’activité sont touchés par la poussée des OGM, en particulier
les agriculteurs.
(10)
La Pyrale du maïs est un papillon dont les larves endommagent le maïs en creusant
des galeries dans les tiges
(11)
A partir du 18 avril 2004, les produits contenant
plus de 0,9% d’OGM devront l’indiquer sur leur étiquette :
(12)
Cette expression est imaginaire. Par contre, des communes et des régions peuvent
se déclarer « sans-OGM » : www.local.attac.org/attac86/Temp/OGM/OGM.htm
La
réalité est difficile à observer, à travers les
masques que la pensée unique installe lorsqu'elle fait des efforts
de "pédagogie". Alors, à nous de trouver des analogies
entre cette réalité complexe et des situations plus facilement
compréhensibles.
Par exemple, quelles réponses apporter à ceux qui considèrent
(en accord avec la Loi) que l'interruption volontaire des essais OGM en plein-air
porte atteinte à la Propriété Privée ?
Voici un échantillon de réponse indirecte :
Une
entreprise s'installe à proximité d'une zone pavillonnaire.
Au moyen de haut-parleurs, cette entreprise diffuse nuit et jour des messages
de propagande, susceptibles d'influencer les habitants voisins, qui à
leur tour vont en parler à leurs proches. Nul doute que le comportement
de l'entreprise provoque un "trouble de jouissance" des Propriétés
Privées environnantes, et cela même si elle prétend que
la portée de ses haut-parleurs ne dépasse pas 50 mètres.
Portés par le vent, les signaux émis vont en effet largement
dépasser cette mesure. Si aucune loi n'existait pour régler
ce trouble de voisinage, il est probable que les habitants du lieu décideraient
d'aller eux-même décrocher les haut-parleurs.
Là s'arrête l'analogie : un champ d'OGM est silencieux. Mais
la propagation du pollen génétiquement modifié existe,
et ses effets sont irréversibles.
15/08/2004
____________________
Exercice
d'analogie entre l'« Appel du 18 juin 1940 » et l'« Appel
du 18 juin 2005 » : Les circonstances sont très différentes,
la guerre est seulement "économique", il n'y a pas "mort
d'homme" (quoique...), il n'y a pas de "collaborateurs" (quoique),
ni de "maquisards" (quoique). De plus, cet appel est lancé
par un réseau de militants de terrain.
Décidément, une telle analogie ne peut être
qu'humoristique.
L’appel du 18 juin pour un monde sans OGM
Les
chefs qui, depuis de nombreuses années sont à la tête
de nos gouvernements, œuvrent à la défaite de la volonté
du peuple en se mettant en rapport avec les firmes productrices d’organismes
génétiquement manipulés, ou OGM.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés
par la force financière, médiatique et politique de ces firmes.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont leurs moyens financiers et leurs
appuis politiques qui nous font reculer. Mais qu’est-ce qui a donc séduit
ou abusé nos chefs au point de les amener là où ils en
sont aujourd’hui ?
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle
disparaître ? La défaite est elle définitive ? Non !
Croyez-moi, rien n’est perdu. Car le peuple français n’est
pas seul ! Il a derrière lui tous les peuples qui veulent encore aujourd’hui
un monde sans plantes génétiquement manipulées.
Cette lutte n’est pas limitée au territoire de notre pays.
Cette lutte ne se borne pas à des actions en France. Cette lutte est
une lutte mondiale. Tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent
pas qu’il y a dans l’univers tous les moyens nécessaires pour faire
appliquer la volonté des citoyens et citoyennes.
Ecrasés aujourd’hui par la force de ces lobbies, nous voulons faire reconnaître notre volonté dès aujourd’hui. Le destin du monde est là.
Moi,
citoyen, citoyenne, actuellement ici, ailleurs, et partout sur cette planète,
j’invite chacun, où qu’il soit et quel qu’il soit, à se manifester,
à s’exprimer encore et encore.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance ne
doit pas s’éteindre et ne s’éteindra jamais.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai et répèterai
cette volonté commune des citoyens et des citoyennes.
Oui à un monde sans OGM, organismes génétiquement
manipulés (et pas « modifiés », c’est trop fade
!).
Isabelle d’Agri Bio Ardèche
Projeter le lecteur dans le futur : peut-être un moyen de lui donner un regard critique sur le présent.
En mars 2004, l'une de nos organisations publiait dans son Bulletin d'information cet essai de scénario d'anticipation, inspiré du film "Smoking, no smoking", et dans lequel la manifestation du 8 mai, la possible levée du moratoire et le procès Percy Schmeiser décidaient du cours des événements. Aujourd'hui, avec la levée effective du moratoire et un important procès de perdu, l'avenir s'orienterait donc vers le G.M.ing ?
3/ Récits vécus
Entre la couverture journalistique d'un événement et le récit de ceux qui l'ont vécu, il existe généralement des différences qui ne concernent pas seulement la forme, mais aussi le contenu. Au-delà du style châtié et des rapports épurés qui nous sont souvent servis par les médias, voici quelques témoignages vrais.
Le dimanche 5 septembre 2004, les forces de l'ordre "mettent le paquet" pour empêcher l'interruption d'un essai d'OGM en plein champ. Quatre acteurs-auteurs racontent une manifestation pas comme les autres, vue de l'intérieur, par quatre caméras qui rapportent toutes les même scènes incroyables : explosions, lacrymogène à fragmentation, chien policier, et ... hélicoptère "canardeur" !
"Qui ne dit mot consent". En d'autres termes : ne pas élever d'objection, c'est donner son adhésion. Si elle n'est contredite rapidement, une affirmation fausse peut creuser son chemin dans les esprits, jusqu'à devenir une autoroute. L'exercice d'écriture "en temps limité" qui s'impose alors est certainement l'un des plus difficiles, puisqu'il implique à la fois une maîtrise du sujet et une plume alerte, qui ne tremble pas sous l'effet de la colère.
Le 7 septembre 2004, un article paraissait dans Le Monde, qui ne pouvait rester sans réponse : "Sauvons les OGM", Michel Debrand. Les scientifiques qui défendent une certaine idée de la Science prennent la plume.
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TINTIN AU PAYS DES OGM
version non expurgée*, d'après "Le Monde" du 18.09.04
En 1965, le Professeur Tournesol annonçait l’avenir de l’agriculture lors d’une conférence de presse tenue en présence du Président de la FAO (voir « Tintin et les oranges bleues », Ed. Casterman, p. 46) : « Je crois qu’il n’est pas trop ambitieux de dire que, dans une dizaine d’années, nous ferons pousser dans le sable non seulement des oranges bleues (…) mais toutes les grandes cultures indispensables à la vie de l’homme (…) le blé (…) la pomme de terre…». Depuis revient régulièrement cette promesse, psalmodiée par des Tournesol de toutes spécialités : l’industriel (Le Monde, 7 septembre 2004), l’académicien des sciences (Le Monde, 22 octobre 2003), et même par un Tournesol d’hybridation entre la philosophie et les compagnies d’assurances (Le Monde, 4 septembre 2001).
Ces écrits généralement automnaux répondent aux arrachages d’été de cultures de plantes transgéniques (PGM). Ils annoncent un printemps toujours imminent où les champs, peuplés de chimères transgéniques et d’où toutes les pestes auront été éradiquées, produiront des moissons abondantes et goûteuses. Alors, les plantes nourriront ou soigneront sans limites selon les besoins, et la nature enfin maîtrisée cèdera aux charmes imparables de l’agriculture intensive…
Ce qui surprend chez les hérauts du transgène à tous vents, c’est leur faculté de rêver imperturbablement ce meilleur des mondes scientifique, sans se soucier des dures contradictions qu’impose la réalité. Ils ne veulent pas voir que les parasites s’adaptent aux pesticides fabriqués par les PGM, que l’usage des désherbants s’intensifie quand les PGM y sont tolérantes, que les séquences génétiques insérées dans les plantes se « réarrangent » de façon imprévisible, que la mainmise des entreprises multinationales grandit grâce aux brevets sur le vivant, que la sous-alimentation qui est le lot d’une bonne part de l’humanité ne régresse pas… Ce qui surprend aussi, surtout de la part de scientifiques, c’est leur refus de consulter les documents qui contestent le bien-fondé de leur projet (par exemple : H. Kempf « La guerre secrète des OGM », Ed. du Seuil, 2003 ; collectif Société civile contre OGM « Arguments pour ouvrir un débat public », Ed. Yves Michel, 2004). Il est alors malvenu qu’ils condamnent « l’obscurantisme » de ceux qui analysent les faits plutôt que de céder au messianisme généticien.
Dans Le Monde du 7 septembre, Michel Debrand, directeur général de la société Biogemma, fustige « une poignée d’activistes » et évoque la peur qui fut déjà inspirée par l’apparition du chemin de fer (il semble que cet exercice d’amalgame soit devenu un rituel obligatoire), puis il affirme que « les Anglo-Saxons…mesurent la balance bénéfices-risques » de ces biotechnologies. Peut-être n’est-il sensible qu’aux bénéfices des multinationales car nul consommateur dans le monde n’a encore pu apprécier le bénéfice qui serait apporté par les PGM, pourtant cultivées sans être arrachées sur plus de 60 millions d’hectares. Audace géopolitique de l’industriel : ceux qui lancent « l’anathème sur les OGM -ce poison venu d’Amérique- »sont des « gourous », héritiers du « citoyen soviétique Lyssenko ». Du couteau entre les dents à la faux entre les mains ! Il fallait oser…
A aucun moment ceux qui veulent imposer les PGM ne posent le problème de la démocratie. Pourtant, plus de 70% des européens ne veulent pas de ces plantes et les débats les mieux instruits en France (conférence de citoyens de 1998, débat « des quatre sages » de 2002) ont conclu, entre autres propositions, à la nécessité préalable d’un système d’assurance et indemnisation (qui n’existe toujours pas !), et au confinement obligatoire des essais de PGM dans les laboratoires, là où devrait se dérouler toute recherche. En réponse, la Commission européenne lève le moratoire « sous la pression américaine » dixit Michel Debrand, et le gouvernement français use d’une violence inédite à l’encontre des opposants.
Devant le mépris affiché pour les exigences de la majorité et les procédures pour faire annuler des dispositions de précaution prises par de nombreux élus (communes, départements, régions) comment s’étonner que se poursuivent les arrachages de plantes transgéniques cultivées en plein champ ?
Jacques Testart, Directeur de Recherche à l'INSERM,
Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
* le texte en gras n'apparaît pas dans la version du Monde
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OGM-PGM
: sauvons le débat !
Article paru dans la rubrique "tribune libre" de l'édition de l'Humanité du 22 octobre 2004
Le 8 septembre dernier, Michel Debrand, directeur général de Biogemma, publiait dans le journal le Monde un article intitulé « Sauvons les OGM ». Le point de vue outrageusement polémique qui y est présenté consiste, pour l’essentiel, à fustiger ceux qui ne partagent pas l’opinion de son auteur en mêlant amalgames, sous-entendus et contre-vérités. Ce faisant, il ne peut, au mieux, que brouiller un débat déjà difficile, et au pire en évacuer les véritables enjeux. N’était-ce pas le but recherché ?
D’abord, ce n’est certainement pas un hasard si M. Debrand a choisi d’intituler son article « Sauvons les OGM », allusion directe à l’intitulé du mouvement des chercheurs « Sauvons la recherche », puisqu’il laisse ainsi sous-entendre que toute critique à l’égard des OGM (organismes génétiquement modifiés) met la recherche en danger. M. Debrand, en tant que scientifique qui se veut averti, aurait au moins pu prendre soin de faire la distinction entre les OGM en espaces confinés (notamment ceux utilisés dans le domaine de la recherche fondamentale et dans le domaine médical) et les OGM cultivés en plein champ, c’est-à-dire les PGM (plantes génétiquement modifiées), distinction que fait, par contre, fort justement Jacques Testard (le Monde du 18 septembre)...
Dans leur grande majorité, les opposants aux OGM (entendons OGM agroalimentaires ou PGM) ne sont ni des obscurantistes ni des passéistes ou des « anti-sciences ». Ils font parfaitement la distinction entre les OGM utilisés en espaces confinés (recherche fondamentale et médecine), d’une part, et les PGM, d’autre part. Dans le premier cas, il s’agit d’outils : « éprouvettes biologiques » en recherche fondamentale et « usines » de production de protéines d’intérêt pharmaceutique dans le domaine médical. En ce qui concerne l’agroalimentaire, en revanche, les OGM sont non pas utilisés comme des outils mais comme des organismes à part entière (les plantes agricoles génétiquement modifiées sont utilisées exactement comme leurs homologues conventionnelles). Par conséquent et dans ce second cas, aux problèmes d’ordre environnemental liés au fait qu’il s’agit ici d’OGM en plein air s’ajoutent des problèmes d’ordre sanitaire et éthique qui ne sont pas posés (ou en tout cas pas de la même manière) pour les OGM « outils » utilisés en espaces confinés. Utiliser la recherche fondamentale et la médecine comme vitrine pour mieux faire passer les PGM est une stratégie devenue classique chez les défenseurs des OGM tous azimuts. Mais M. Debrand va plus loin : il assimile les biotechnologies aux sciences du vivant.
Cette confusion générale entretenue par les « pro-OGM » est encore exacerbée par l’arrivée des « plantes-médicaments » qui nous sont présentées comme des outils incontournables pour produire des protéines d’intérêt pharmaceutique, alors que de telles protéines sont produites à l’aide d’OGM en laboratoire (c’est-à-dire en espaces confinés) depuis plus de vingt ans en utilisant essentiellement des microorganismes (bactéries, levures, champignons). Certes, les plantes peuvent présenter des avantages (d’un point de vue biotechnologique) incontestables par rapport aux microorganismes dans la production de ces protéines. Mais il n’est nullement besoin de planter des hectares de ces PGM. À partir d’une plante transgénique produisant une protéine d’intérêt médical obtenue à petite échelle en espaces confinés, la production à grande échelle de cette protéine peut être obtenue simplement en réalisant dans des bioréacteurs des cultures du tissu (ou des cellules du tissu) dans lequel s’accumule cette protéine. De plus, il est important de préciser que les milieux de culture de cellules de plantes sont des milieux simples et peu coûteux, et que lorsqu’il s’agit des racines, la protéine produite est très souvent excrétée dans le milieu extérieur, c’est-à-dire dans le milieu de culture, ce qui simplifie grandement sa purification. Pour certains, les « plantes-médicament » ne sont donc rien d’autre que le cheval de Troie des OGM agroalimentaires.
Il ressort de l’article de M. Debrand qu’il y aurait d’un côté les scientifiques qui savent et de l’autre les opposants aux OGM qui ne sont que des « gourous [qui] prêchent le catastrophisme » ou « des prophètes de malheur ». Il existe heureusement des scientifiques (et notamment des biologistes) qui sont également des citoyens responsables qui ne considèrent pas la planète comme une immense paillasse de laboratoire et qui ne considèrent pas non plus que tout ce qui sort d’un laboratoire est forcément synonyme de progrès, a fortiori lorsque le produit de ces recherches en laboratoire est prématurément lancé dans la nature !
Il est également affirmé que le principal atout des 67 millions d’hectare d’OGM déjà cultivés sur la planète est de réduire les épandages de pesticides. Visiblement, M. Debrand, qui accuse les opposants aux OGM de ne pas « [prendre] soin de vérifier la réalité des arguments qu’ils mettent en avant », ferait bien de se retourner le compliment : aux États-Unis, le tonnage d’insecticides utilisés n’a pas diminué depuis l’introduction des maïs et cotons Bt (maïs et cotons transgéniques rendus résistants à des insectes ravageurs), et au Canada où des colzas tolérant un herbicide (le Roundup) ont été massivement cultivés, la vente de Roundup a doublé de 1996 à 2002. Les apprentis sorciers de la transgénèse généralisée ont oublié, au passage, le poids des pratiques agricoles et la dynamique difficilement prévisible d’organismes vivants qui, dans la nature, ne sont plus contrôlables.
Autre « argument » avancé : le retard qu’a pris l’Europe vis-à-vis notamment des États-Unis. Cet argument du « retard » de l’Europe nous est servi à toutes les sauces, sans se préoccuper de la nature du domaine d’activité dans lequel l’Europe prend ce prétendu retard. Si demain le trafic d’enfants représentait une source de revenus importants aux États-Unis, l’Europe devrait-elle s’empresser de légaliser la pédophilie pour combler son retard ?
Et si l’Europe et singulièrement la France montraient un autre exemple ? Et si l’Europe et la France prenaient de l’avance dans un autre domaine, celui de la biosécurité ? !
Il y a trois ans, à propos de fauchages de PGM en plein champ, une violente polémique accusait de tous les maux les faucheurs et ceux qui osaient exprimer leur solidarité avec eux. C’étaient « les nouveaux barbares », ceux qui n’avaient rien compris au caractère intrinsèquement bon des PGM, au progrès inéluctable qu’apportent les biotechnologies. Pendant les trois années qui suivirent, le débat contradictoire serein et raisonné essaya non sans succès d’informer l'opinion. En Europe, mais également dans de nombreux autres pays, du Sud en particulier (où il était promis la fin de la faim), on commença à saisir les enjeux économiques et environnementaux des plantes transgéniques, à résister à leur introduction à marche forcée, à proposer des alternatives. Beaucoup de gouvernants n’en tinrent pas compte, certains s’abritant honteusement derrière des décisions prises ailleurs (à Bruxelles, par exemple). D’autres exprimèrent cette résistance dans les instances internationales et cherchèrent à développer leurs propres réponses à partir de leurs propres ressources.
Aujourd’hui, l’issue du débat et des réponses apportées est toujours aussi incertaine, parce que le débat et ses enjeux n’ont pas encore pénétré l’ensemble du corps social. À leur manière, les « faucheurs volontaires » et ceux qui les comprennent et les soutiennent, qualifiés maintenant de « gourous », de « néo-Lyssenko » ( ?!) ou de « Khmers verts », participent de cette lucidité en marche. La répression accrue qu’ils subissent actuellement ne peut que conforter la nécessité du débat public avec tous les acteurs concernés et l’ensemble des forces sociales.
À propos d’obscurantisme. Il y a à peu près un an, dans l’Humanité du 18 septembre 2003, Gilles Mercier, chercheur à l’INSERM signait une tribune libre intitulée « Les petits propriétaires terriens... » où, se présentant comme un militant CGT, il pourfendait, pêle-mêle, la Confédération paysanne, José Bové et « ATTAC et ses composantes », accusés de faire le jeu de l’OMC. Pour ce qui nous intéresse, il ajoutait qu’« il n’y a rien de concret contre les OGM hormis un a priori idéologique ». Sous le titre provocateur « OGM : l’obscurantisme, ça suffit ! », Gilles Mercier présente, de nouveau, dans l’Humanité du 10 septembre 2004, un véritable pamphlet en faveur des OGM-PGM et contre les « faucheurs » devenus sous sa plume des « gardes rouges » qui « s’arrogent le droit d’arracher des cultures d’OGM ».
Cette fois, estimant que « les OGM sont diabolisés », il prétend montrer scientifiquement que ces OGM (en fait des PGM) ne menacent pas la diversité biologique, ne présentent pas de danger « pour la santé de l’homme » et ne sont, en aucune manière, « une arme aux mains des multinationales pour dominer le monde ».
Nous pensons que, sur le fond et sur la forme, notre réaction aux propos tenus par Michel Debrand répond en grande partie aux assertions de Gilles Mercier. De plus, nous observons des développements très récents qui, par les problématiques qu’ils posent, sont en eux-mêmes des réponses aux prétendus arguments scientifiques. Certains ne peuvent que créer la confusion par leurs objectifs et leurs actions. C’est le cas de la création du mouvement des Agriculteurs et chercheurs volontaires, soutenu par les Jeunes agriculteurs, la FNSEA, des associations de producteurs de maïs, de blé et d’oléoprotéagineux, et Coop de France. D’autres, au contraire, vont dans le sens d’une élévation et d’un approfondissement du débat : destruction par des agriculteurs bio du Gers de leur propre expérimentation en champ polluée par des OGM-PGM, décision du conseil régional de Bretagne de « développer une collaboration avec l’État brésilien de Parana » pour une filière soja « sans OGM », suspension par la Thaïlande de ses expérimentations en plein champ de papaye PGM, appel des participants au Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges dénonçant les disparités dans l’alimentation des hommes, s’inquiétant, sans condamner les OGM par principe, « d’expérimentations précipitées » aux risques de « destruction de la biodiversité » et s’interrogeant sur le véritable objectif de leur mise en culture (« peut-être seulement une volonté d’exercer un contrôle absolu sur la production et les producteurs ? »), mise en débat de l’idée de « souveraineté alimentaire », intérêt renouvelé pour des solutions alternatives (sélection et préservation des semences en Inde, lutte biologique)...
C’est de cela qu’il faut débattre. Sans manier l’anathème. En évitant le piège scientiste dogmatique. En portant loin son regard et sa réflexion. Paradoxalement, les chercheurs qui s’indignent du prétendu « obscurantisme » des opposants aux PGM ne semblent pas indignés de la démarche antiscientifique qui vise à imposer les OGM agroalimentaires à l’ensemble de la planète. La première question que l’on doit se poser, c’est justement « quelle est la problématique ? Que veut-on résoudre ? » (exemple : comment empêcher les dégâts occasionnés par un insecte ravageur sur le maïs ?). Si la transgenèse végétale permet a priori d’apporter une solution, alors quels sont les risques qu’elle engendre ? Et surtout, quelles sont les alternatives ? Existe-t-il des alternatives qui permettent d’arriver au même résultat tout en s’affranchissant des risques en question ? Si ces questions étaient systématiquement posées et débattues, il apparaîtrait clairement que faire appel à la transgenèse végétale pour résoudre les problèmes agroalimentaires, c’est le plus souvent mobiliser une grue pour déplacer une bille.
« Sommes-nous capables d’avoir un débat objectif et raisonnable sur les OGM ? » demandait la Coordination rurale dans un récent communiqué. Oui, c’est possible et nous le devons, car il s’agit de l’avenir de l’humanité et de notre planète.
Christian Vélot * et Claude Seureau **
* enseignant chercheur en génétique moléculaire, université Paris-Sud (Paris XI)
** enseignant, chercheur honoraire en biologie cellulaire et parasitisme, université Pierre et Marie Curie (Paris VI)
Les procès des Faucheurs Volontaires ont été suivis de loin par la population, de près par quelques centaines de militants rassemblés derrière les grilles du tribunal, et de très près par quelques dizaines de personnes qui ont pu entrer dans les enceintes des tribunaux correctionnels. Ces derniers se doivent de reporter aux autres.
Dans vos villages, vos cités, il existe certainement une Salle des Fêtes qui accueillerait pour un soir un documentaire éducatif : "La fin des chimères" de Suzanne Korosi, le film présenté notamment sur plusieur sites d'information, le 8 mai 2004.
fiche technique
"LA FIN DES CHIMERES"
avec la voix d'Anémone
écrit et réalisé par Suzanne Körösi
images : Christine Loubeau, Suzanne Körösi, Damien Mansion
montage : Katia Pereira
étalonnage, effets : Jérôme Bouillonnois
Documentaire en 4 volets
:
LES SCIENTIFIQUES (37
min.)
Jean-Pierre Berlan, agronome,
économiste (INRA);
Gilles-Eric Seralini, Professeur; Mae Wan Hoe, chercheur (Grande Bretagne);Àrpàd
Pusztai, chercheur (Grande Bretagne); Bob Brac de la Perrière, chercheur;
Isabelle Stengers, philosophe; Hervé Kempf, journaliste au Monde;
Marie-Louis Haudebine (INRA); Georges Pelletier (INRA); Alain Boudet (Université
de Toulouse).
LES AGRICULTEURS
(27min.)
André Pochon, Sylvie
Colas, Jean-Paul Simonnot, agriculteurs; Charles Benbrook, agronome (US);
Percy Schmeiser, agriculteur, semencier (Canada); Bruno Rebelle, Greenpeace;
Lylian Le Goff, médecin;
François Ewald (Fédération française des sociétés
d’assurances)
LES ELUS
(25min.)
Marc Brosseau, maire de Saint Georges sur Layon; Gilles Desnouveaux, maire
de Reynel; Pascal Cauchois, maire de St Antoine d’Aubroche; Jean-Paul Simonnot,
maire de Montépreux;
Paul Lannoye, Hélène Flautre députés européens;
Hervé Kempf, journaliste au Monde; Arnaud Apoteker, Greenpeace; Dominique
Mourlane, Commission OGM d'Attac;
Gilles Le Theule (Maiz’Europ).
LES CONSOMMATEURS
(23 min.)
micro-trottoirs
Solange Ménigot, Commission Environnement du Conseil National des Associations
Familiales Laïques;
Arnaud Apoteker, Greenpeace; Annie Lahmer, mairie de 2e arrdt à Paris;
Sylvie Colas, André Pochon, agriculteurs; Paul Lannoye, député
européen.
Film
disponible au format DVD.
Contact : Suzanne Körösi : s.korosi@noos.fr
tel. 01 47 70 56 82
Faisons des diaporamas pédagogiques
Enfin une consultation du public dont il sera vraisemblablement tenu compte !