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crédit photos : af3v


 
 
Présentation
Résumé : L’Altertour est une manifestation itinérante destinée à promouvoir une agriculture non productiviste, respectueuse de la nature et des hommes qui la cultivent. Les connaissances diffusées à cette occasion dans une ambiance festive, en direction du public et des élus, s’ancrent sur la notion bien connue de dopage, dont chacun s’accorde à dénoncer l’existence dans le sport. En remarquant que le dopage des sols et des plantes est une pratique courante en agriculture intensive, sous la forme d’engrais, de pesticides et de plantes génétiquement modifiées, on propose d’autres modèles agricoles qui contribuent à préserver l’environnement et à sauvegarder la biodiversité tout en garantissent la souveraineté alimentaire des populations. Le concept de diversité y est également décliné au plan culturel (gastronomie, langues, musiques, danses…) sur les sites de repos d’une grande boucle qui emprunte des voies vertes parcourues en relais à bicyclette, aux côtés d’une caravane d’information, dans un esprit de solidarité et de partage.

  A cause des affaires de dopage, l’entreprise Deutsche Telekom annonce le 27 novembre 2007 qu’elle renonce à financer les compétions cyclistes, un soutien qu’elle pratiquait depuis 16 ans pour un montant annuel de 12 millions d’euros. Cette décision montre la fragilité d’un système qui a recours aux excès d’une technologie coûteuse pour assurer son succès. Si une grande firme ne souhaite plus que son nom soit associé au Tour de France, c’est aussi parce que cette vitrine médiatique est ternie par une impopularité grandissante.

  La compétition sportive est à l’image de la concurrence qui mène le monde. La haute finance et la haute technologie y sont mises à contribution pour créer temporairement quelques vainqueurs, aux dépends de nombreux perdants. Lorsque les subventions européennes, les prêts bancaires, la mécanisation à outrance, la chimie et la microbiologie contribuent à doper l’agriculture intensive, quelques grandes firmes bénéficient d’une position dominante qui produit des victimes : ce sont la multitude de paysans du sud qui n’ont pas recours au dopage agricole, ce sont les forêts primaires qui sont irrémédiablement détruites, c’est la biodiversité adaptée aux différents milieux qui laisse la place à quelques monocultures sous perfusion chimique.

  En mettant en cause le dopage, on dénonce l’esprit de compétition.
  En dénonçant l’esprit de compétition, on met en cause un comportement qui peut être modifié en améliorant nos connaissances. Si l’on comprenait mieux les relations qu’entretiennent les êtres vivants, si l’on connaissait réellement la composition des sols, on ne chercherait pas, avec des agro toxiques ou des modifications génétiques agressives et aléatoires, à dominer la nature ; on travaillerait avec.
  La seule chose que l’on commence à comprendre aujourd’hui, en particulier avec le réchauffement climatique, c’est que l’approche intensive de l’agriculture, qui participe à une compétition internationale menée à tous les niveaux de l’activité humaine, va bientôt provoquer une grande perdante : la planète elle-même.

  Il est temps de remplacer le modèle compétitif et le dopage qui lui est associé par un modèle solidaire, en sport comme en agriculture, puis par la suite en agriculture comme dans toute activité humaine. L’Altertour de la Biodiversité Cultivée pour une planète non dopée va donc commencer par faire la démonstration qu’une grande manifestation sportive solidaire est possible. Ce projet est également destiné à diffuser un ensemble d’expériences agricoles alternatives, telles que l’agriculture biologique, la distribution directe de proximité (AMAP, slow food), les jardins périurbains, les cultures de semences paysannes, les maisons écologiques,… qui bénéficient d’un recul suffisant pour en évaluer la validité, y compris sur le plan économique. C’est pourquoi la caravane de l’Altertour rencontrera le public en des points privilégiés du parcours, et prendra également rendez-vous avec des élus locaux, dans les villes et villages traversés, pour promouvoir le développement de projets agricoles alternatifs qui appellent un soutien politique.

  Nous appuyant sur l’impopularité grandissante du dopage dans le sport, nous chercherons donc à rendre impopulaire le dopage en agriculture, tout en proposant des alternatives agricoles saines et réalisables selon un certain plan de développement. Si la prise de conscience de l’existence d’une agriculture dopée se généralise en 2008, par ailleurs «Année du Bannissement des OGM», peut-être la grande firme productrice d’OGM Monsanto, à l’image de Deutsche Telekom, renoncera-t-elle à ses investissements dans une filière génératrice de dopage ?

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  Informations délivrées au public et aux élus

  Bien que cette manifestation veuille porter un message positif, une série de signaux d’alarme doit parvenir aux oreilles des citoyens, pour qu’ils réalisent combien la mise en place de modèles alternatifs est urgente.

  Des menaces de disparition sans précédent :
- la forêt primaire, notamment pour cause de course aux agro-carburants ;
- les nappes phréatiques qui alimentent les grandes cultures destinées à l’élevage ;
- les colonies d’abeilles, probablement par une conjonction de différents facteurs d’origine industrielle ;
- les semences paysannes, dont la diversité, la faculté d’adaptation et surtout la gratuité sont contradictoires avec l’agriculture industrielle mondialisée ;
- la biodiversité en général, notamment sous l’effet du réchauffement climatique.

  La description des modèles alternatifs proposés doit encore faire l’objet de discussion entre les partenaires du projet, pour conduire à un document diffusé pendant l’Altertour. Selon toute vraisemblance, les thèmes abordés incluront au moins :

- Les alternatives naturelles aux plantes génétiquement modifiées ;

- Les semences paysannes et la Souveraineté Alimentaire ;

- Les alternatives énergétiques et les maisons écologiques ;
- Les cultures périurbaines ;

- La réinsertion sociale par l’activité agricole.

  L’activité sportive alternera avec les périodes de repos propices aux débats et aux festivités permettant notamment d’apprécier la gastronomie des différentes régions traversées. Il s’agira des longues pauses de l’après-midi sur les sites de pique-nique, des soirées à thème organisées sur les sites d’Arrivée d’étape, et des deux journées de repos, respectivement à Orléans et Saintes les samedi 12 et 19 juillet.

Thèmes actuellement prévus, quand et où

  Les élus régionaux recevront des invitations à se rendre sur les différents sites d’information. Par ailleurs, une délégation de l’Altertour pourra prendre rendez-vous avec les édiles des communes traversées.

Modes de communication

  Pour que chacun puisse suivre les évolutions du projet en cours de réalisation, un site Internet a été créé, qui est actualisé régulièrement avec les informations fournies notamment par les Comités d’étape.   Ce site présente la manifestation, et permet à ses visiteurs de s’inscrire, en choisissant leur(s) étape(s). Des journalistes visitant ce site peuvent y trouver de quoi alimenter un article (ex : Lucille Vilboux dans le numéro de janvier-février de « Village Magazine »).

  Nous chercherons des animations susceptibles d’intéresser les médias par leur caractère original. Ont été envisagés jusqu’à présent :

- des tests anti-dopages pratiqués en soirée sur les échantillons de plantes récoltées sur le parcours, afin de détecter d’éventuelles traces de transgène dopant (Bt).

- l’appel à des animateurs de Théâtre Participatif pour animer les débats ;

- du Volley-ball solidaire, où le joueur qui marque un point change d’équipe ;

- la construction d’« Altercyclettes » dont diversité de formes serait représentatives de la biodiversité ;

- la réalisation d’une mallette pédagogique destinée aux enfants ;

- la préparation de sketchs, de chansons.

  Pendant la phase préparatoire, des tracts sont distribués dans différentes manifestations et salons. Nous prévoyons de prendre contact avec des personnalités partageant nos idées, qui seraient susceptibles de parrainer l’Altertour. Avec l’aide d’une spécialiste de la Communication, nous réaliserons et diffuserons un Dossier de Presse envoyé aux journalistes concernés dans différents journaux régionaux et nationaux.

Les partenaires

   Les partenaires de l'Altertour sont des organisations militantes partageant une charte, et fonctionnant sur ce projet avec un Comité de pilotage et une vingtaine de Comités d’étape (Guide pour la préparation d'une étape).
 
  Le Comité de pilotage, composé de membres des différentes organisations partenaires et d’un responsable de projet, se coordonne avec les contacts régionaux sur les points suivants :

- Invitation des conférenciers ;

- Sélection de films présentés ;

- Soirées à thème ;

- Inscriptions des participants. Au niveau local, l’inscription des participants pourrait avoir lieu à l’avance, comme par exemple pour la fête des 20 ans de la Confédération Paysanne ;

- Financement global et local : la coordination nationale s’occupe du coût de la logistique commune, tandis que les Comités d’étape font appel à leurs départements et régions pour aider le montage des soirées-débat ;

- Réglementation (déclarations en préfectures, assurance et charte des participants, sécurité, …).

  Chaque Comité d’étape organise une soirée festive et éducative, et définit le trajet aux alentours du site d’Arrivée : l’après-midi qui précède et la matinée qui suit.    Les connexions entre morceaux de circuit se font alors au niveau des lieux de pique-nique déterminés par les deux Comités concernés.

Un parcours cycliste familial

  Le Tour de France, surnommé injustement « la grande boucle », est composé de segments d’étape indépendants ; les coureurs de ce tour prennent donc le train, voire l’avion, pour se rendre d’une Arrivée d’étape au lieu de Départ de l’étape suivante.
  De son côté, l’Altertour, qui se déroule en même temps que le Tour de France, forme réellement une grande boucle de plus de 2000 km autour du Massif Central. Les organisateurs locaux doivent s’entendre pour établir la jonction entre des étapes voisines. L’esprit de solidarité est donc déjà à l’œuvre lors de l’établissement du parcours.

A l’heure actuelle, sept mois avant le départ de l’épreuve, la moitié des comités d’organisation des étapes est constituée. L’agenda, dans la période du 5 au 27 juillet 2008, a été fixé de façon à saisir plusieurs opportunités de rendez-vous avec des manifestations prévues le long du parcours :
- le Festival de la Terre et « Dialogue en Humanité » à Lyon le 7 juillet.
- L’école d’été des Amis de la Confédération Paysanne le 19 juillet.
- le Festival sur péniche Convivencia sur le Canal du Midi, les 25 et 26 juillet.

  L’absence de compétition implique que chacun contribue à l’effort général en fonction de ses capacités. Il suffira à chaque cycliste de parcourir à une allure tranquille un chaînon d’une quinzaine de km, puis de transmettre le relais aux partenaires suivants. L’ensemble des participants remportera l’épreuve si un drapeau avec logo est ainsi relayé de proche en proche, sur toute la longueur de la boucle.
   Deux groupes de cyclistes sont prévus : ceux du matin et ceux de l’après-midi. Chaque cycliste a la possibilité de monter dans le véhicule-balai de la caravane à chaque arrêt sur l’un des stands distribués le long du chemin, une fois son chaînon de parcours accompli.
  Une caravane accompagnera les cyclistes. Lorsqu’ils avanceront sur une voie verte interdite aux véhicules motorisés, la caravane suivra une départementale proche et retrouvera le peloton à chaque stand intermédiaire (Exemple de circuit pour une étape ). Cette caravane sera au moins composée du véhicule de transport des cyclistes, de la charrette à vélos, d’un bibliobus contenant des ouvrages en relations avec les thèmes abordés lors du Tour, ainsi que des artistes (musiciens, acteurs de rues, …) qui entreront en action lorsque la caravane avancera au pas, à l’entrée des communes traversées. Il est envisagé que des groupes de marcheurs rejoignent la caravane et les cyclistes aux abords des sites de repos.

  La caravane transportera également du matériel de sonorisation pour faire entendre notre voix, de l’outillage de réparation pour les menus ennuis mécaniques des cyclistes, et surtout une trousse de soins de premiers secours placée entre les mains d’une personne compétente. La sécurité des participants sera également assurée par le service d’ordre de l’Altertour, auquel pourront s’associer les services de gendarmerie prévenus par les préfectures des départements traversés. Pour des raisons de sécurité et de logistique, nous devront limiter le nombre de participants inscrits pour chaque étape (ex : 80 cyclistes).

Un documentaire long-métrage

  La plupart des actions militantes laissent peu de trace, sauf dans la mémoire de ceux qui y ont participé. « Un Autre Tour », le film réalisé par Suzanne Körösi permettra de prolonger dans le futur cette expérience de quelques semaines.
  Ce documentaire « se propose de suivre les hommes, femmes et enfants, sensibilisés par la problématique du dopage de l'homme et la nature, amoureux et défenseurs de la biodiversité. Le film ira à la rencontre et peindra le portrait des cyclistes et des organisateurs.
Qui sont-ils ? Comment voient-ils le monde dans lequel ils vivent ? De quel monde, de quel avenir rêvent-ils ? Comment voient-ils l’avenir de l’humanité ? Que pensent-ils du "progrès", du "développement", de "la croissance", de la "compétition", du "profit", mots-clés de notre civilisation occidentale ? Quelles alternatives proposent-ils ?

  Transportée dans un triporteur, dans un ballon dirigeable (si notre budget le permet), portée sur l'épaule, la caméra traversera, en compagnie des cyclistes, une dizaine de régions : l'Aquitaine, la Haute-Garonne, Midi-Pyrénées, le Languedoc-Roussillon, les Bouches-du-Rhône, les Rhône-Alpes, la Bourgogne, le Centre, le Pays de la Loire, la Basse-Normandie et le Poitou-Charentes.
  Suivant le mouvement et le regard des cyclistes, elle fera voir une variété de paysages, les moments d'effort sportif, puis, au milieu de la journée ou le soir, au repos, elle les montera en contact avec des hommes et des femmes, agriculteurs pour la plupart, qui les accueillent pour la soirée et pour la nuit, qui auront préparé pour eux l'itinéraire, le repas et le programme culturel.
   Entre le générique du début et de la fin, le récit procèdera par une série de portraits qui sera dicté par les personnalités rencontrées sur les circuits et sur les étapes.
Les cadrages chercheront à évoquer, comme dans la peinture chinoise, l'humilité de l'homme devant la Nature, son renoncement à la bousculer, à la doper pour pouvoir la soumettre à ses besoins de plus en plus démesurés. Ces images baignées dans la lumière estivale, fraîche du matin, écrasante du midi et dorée de l'après-midi, seront accompagnées de la musique et de la voix-off proche d'une personne parmi les coureurs – une femme, un homme ou, pourquoi pas, un(e) enfant-, pour nous révéler sa vie et ses réflexions intimes sur ce que la nature qu'elle/il voit autour lui évoque. Ainsi, dans des paysages d'une grande diversité, la caméra sera la compagne intime des personnes de sensibilités, d'accents, de situations sociales, d'idées et de métiers différents.
  Outre sa fonction de captation et de créatrice de la mémoire, la caméra sera un lien et un liant entre les itinéraires et les étapes, entre les gens pendant le Tour même. Après la journée passée sur la route, en arrivant à l'étape, un rapide montage des séquences du jour permettra de projeter les moments forts, non seulement de la journée, mais aussi ceux des étapes précédentes. Ces courtes projections (10-15 minutes) offriront chaque soir une sorte de miroir aux participants, enrichiront l'ambiance des soirées et le montage final du film lui-même, qui intègrera les réactions affectives et verbales spontanées. » (Extrait du projet présenté au CNC, Centre national du cinéma)
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  Alors que les preuves d’une mauvaise gestion des ressources naturelles s’accumulent au niveau planétaire sans modifier significativement les habitudes de comportements individuels, et tandis que la majorité des électeurs continue à favoriser la vision libérale et compétitive de l’économie, la tentation est grande de « baisser les bras » chez ceux qui agissent depuis plusieurs années pour qu’un autre monde se réalise.
  L’apparent retrait de certains militants trouve par ailleurs paradoxalement son origine dans la réussite de leur action au niveau local. A quoi bon continuer à dénoncer les OGM si le gouvernement lui-même réalise leur peu d’intérêt ? Or, les OGM restent un problème au niveau international. De plus, ils représentent seulement la partie visible de l’iceberg de l’agriculture industrielle, que le réchauffement militant doit encore contribuer à faire fondre. Après avoir lutté « contre » un système, il faut agir « pour » un autre modèle, en démontrant que celui-ci est viable économiquement sans être pour autant au service d’intérêts privés.

  Pour être efficace, il faut agir de concert, en réunissant les complémentarités autour d’un projet à la fois festif et sérieux, éducatif et ludique, avec l'espoir qu’il servira le minimum requis de notre cause commune : contribuer à éviter la destruction de l’environnement tout en faisant revivre le monde agricole.
  L’Altertour de la Biodiversité Cultivée pour une planète non dopée offre cette opportunité.

 
       
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