L'Altertour
de la Biodiversité Cultivée

"Dopage ou Désert"
au Menu Touréthique du Tour-de-France
En direct de l'Altertour 2008
Pendant (du 28 au 3 juillet)

Nouvelles de la solidarité croissante
(et de la compétit
ivité décroissante)
avec les photos de Carine, Christiane, Fabrice, Gilles, Guillaume, Inès, Jocelyne, Jean-Pierre, Josiane, Juan
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- 28 Juillet : Nous avons gagné collectivement : cyclistes et accueillants

2 700 km parcourus par l'épis de maïs-population (d'après les organisateurs),
3 500 km d'après les altercyclistes.


Dernier tour de piste à Villeneuve-lès-Maguelone


Effervescence dans le "cercle d'arrivée"


Jennifer, Lilian et Chantal seront les derniers conférenciers du tour


AlterDébarquement sur la plage des Aresquiers

"Midi Libre", Édition du lundi 28 juillet 2008

ÉCHOS D'ICI : L'Altertour passe dans l'Hérault

Le Tour de France s'est achevé hier, à Paris, mais l'Altertour, lui, continue aujourd'hui dans nos contrées.
Et si le coup de pédale n'a rien de comparable à celui des cyclistes professionnels, les altermondialistes montrent bien plus de bonne humeur dans leur périple. Après une journée particulièrement caniculaire hier, rafraîchie par une douce soirée à Lodève, le peloton partira ce matin de Villecun pour se rendre à Villeneuve-lès-Maguelone, via Clermont-l'Hérault, Le Pouget et Cournonterral. Ce sera l'occasion de voir qui est Maillot Jaune à l'arrivée.

  Les altercyclistes prennent un bain de mer mérité, précédant le "cercle d'arrivée" au centre de Villeneuve-lès-Maglone, où les attendent Christine, Chantal de la Conf', ainsi que Dominique&Dominique et Laurent (les organisateurs du début du tour), Danie&Chris et Xavier (organisateurs de l'avant-dernière étape), sans oublier José.

Avant de passer le relais (épis de maïs-population) aux intervenants de la soirée : Jennifer Wells, Chantal Jiacovetti et Lilian Ceballos, Jean Azan procède à la vente aux enchères des altercyclettes et des altercasques, avec le concours d'un militant bénévole, commissaire-priseur débutant.

Non loin de l'arrivée définitive, entre étang et méditerranée




Dans la matinée, il y eut d'abord la visite obligée du Lac Salagou

- 27 Juillet : Un parcours difficile, mais tellement gratifiant, passant par Minerve, un col à plus de 600 m, une voie verte dans la Vallée du Haut-Languedoc, avant une descente "tout-terrain" sur Lodève, où Pierre Rabhi intervient avec des "résistants" locaux.


Interview sur le site de la première pause-relais : Minerve

Voie Verte du Parc Régional du Haut Languedoc

Pierre Rabhi au gymnase de Lodève, le 27 juillet


Dernier col avec vue, avant la descente sportive sur Lodève


Dessin de Patrick.
Lire également son article sur le dopage



repas-fraicheur dans l'ancienne gare de Courniou

 " L'équipe qui a préparé le repas et organisé la pause de midi à Courniou a été très heureuse de vous accueillir et de passer ce moment très sympathique avec vous.
 Nous vous souhaitons une bonne fin à Villeneuve les Maguelone, et nous sommes admiratif devant ce que vous avez réalisé.
 Marie-Chantal (qui a organisé votre accueil), Rob, Lucette, José, Dom, Tanja, Maryse, Jean-François, et moi

 Salut à tous
Jean ", Alteraccueillant à Courniou.

L'AlterTour dans l'Hérault

- 26 Juillet : Canal du Midi et Minervois

Départ de Lîle. La caravane emprunte la route, et les cyclistes : le Canal du Midi.

Accueil à Castelnaudary, sous la pluie, mais en musique et avec plusieurs expositions dont celle de "Résistance Internationale aux OGM" réalisée par Franciska d'Orléans




Après Castelnaudary, arrivée sur le site de Carcassonne



Stands le long du canal, au port de Carcassonne

Alterorganisateurs et cyclistes accompagnateurs

Avant-avant dernière étape : le maïs-relais est toujours là (ici avec Béa)




  A Laure-Minervois, chez la famille Labadie, un excellent goûter arrosé de produits locaux était offert par des habitants du village.

   Le programme initial, sur les thèmes des chevaux et de la vigne, de "Vin& Santé", ne s'est pas déroulé comme prévu, à cause de l'utilisation des écuries pour une interview, et de la chute d'un altercycliste (2 côtes cassées).
Arrivée sur site                            Les Guerriers de l'Arc-en-Ciel
Débats dans le chai (à gauche : Lilian Ceballos et notre hôte Jean-Baptiste Labadie)

Festival sur péniche à Olonzac. Les altercyclistes évoquent leur périple, à deux étapes de l'arrivée.

- 25 Juillet : "60 altercyclistes traversent le département, accueillis par un collectif d’associations, et la mairie de Toulouse ! L’Altertour a traversé la Haute-Garonne, sous le soleil et avec succès."




"DésAlterTour" à Cazères

Poursuite de l'épopée collective...
et entrainement au Rugby !



Guidage par l'Association Vélo Toulouse à la sortie de Tournefeuille


Déferlante verte sur la ville rose

Réception des altercyclistes au Capitole de Toulouse

La Dépêche : L'Altertour débarque au Capitole

Vélo. Une étape, aujourd'hui dans la Ville rose.

Pauline Amiel | 25 Juillet 2008 | 09h48

Le vélo est à la mode. Alors que le Tour de France n'est pas encore fini, l'Altertour s'approche de la Ville Rose. Pour sa première édition, les altercyclistes ont vu les choses en grand : 2800 km à vélo pour promouvoir une agriculture respectueuse de la nature.
Un tour de France engagé

Partis le 3 juillet à Cendras dans le Gard, les 150 cyclistes se relaient sur 24 étapes. « Dans chaque village, nous sommes accueillis par des bénévoles d'associations locales et des activités sont organisées », développe Dominique Béroule. Des visites, des conférences, des concerts et des projections de films sont proposés autour de 40 thèmes. La gestion de l'eau, le sport solidaire ou encore les maisons écologiques. « Nous voulons à la fois dénoncer et proposer des solutions. Nous remettons un recueil aux élus que nous rencontrons qui permet de découvrir des méthodes alternatives de culture agricole ».

L'Altertour est accompagné par des stands d'associations locales sur chaque étape.

Il arrive à Toulouse aujourd'hui à 17 heures, les cyclistes seront accueillis par la mairie. « Des stands de l'association Vélo, de Ni Pauvre Ni Soumis vont s'installer sur le Capitole », présente Lidwine Kempf une des organisatrices.

Le départ de l'étape de 126 km se fait à Cazeneuve-Montaut à 8 heures. Les altercyclistes font une pause à Carbonne pour assister à une animation : le procès des détracteurs de la biodiversité.

Reportage photographique sur une journée pleine de rendez-vous


La vélomobile accompagne le tour





Arrivée sur lîle : parité respectée entre altercyclistes et alterorganisateurs

Agnès de Carcassone présente le circuit. Rencontre avec les cyclistes accompagnateurs.

- 24 Juillet : Le tandem: une épreuve de solidarité





Soirée mémorable à Cazeneuve-Montaut chez Alain, d'Accueil-Paysan


"la chanson du tandem", une création AlterTour

Sur l'air du HLM de Renaud :

"Allez, viens avec moi,
Sur le tandem
Après, tu me diras
Combien tu m'aimes"

Texte complet

Chanson à écouter
(fichier mp3)


8h40
: Les altercyclistes quittent Elisabeth & Pierre, les "accueillants" hébergeurs qui viennent de leur préparer un petit-déjeuner bien adapté à la longue journée à venir dans la région de Toulouse. Nous répondons à une interview en direct pendant la Revue de Presse matinale de "Sud Info-Matin" sur Sud-Radio.

- 23 Juillet : Un accueil populaire qui commence à ressembler à celui de l'autre tour


En attendant de fondre sur Pau (ci-dessous),
les alter fondent au soleil devant les Pyrénées (cliquez)



  16h : Interview d'un quart d'heure en direct sur "Ici et Maintenant", radio diffusée en Ile-de-France (95.2 FM) et 24h/24 sur le net.

Ecouter le direct en différé (fichier mp3 ; 7,5 Mo)

  le 21 juillet, nous sommes accueillis au Mas d'Agenais par Mme le Maire et M. le conseiller général, sur un site de pique-nique et de marché en bordure de Garonne, et près d'un canal où chacun peut s'initier au canöe. Comme chaque fois que nous rencontrons des élus, nous leur offrons le Recueil de Pratiques Agroécologiques édité pour l'AlterTour.
  à Sainte Livrade : les altercyclistes sont escortés en fin d'après-midi jusqu'à la place principale, où la foule est présente, non loin d'une scène animée dans l'après-midi par des musiciens (photos ci-dessous). Les altercyclistes présentent en quelques mots leur périple, et sont accueillis par un poème spécialement écrit pour l'occasion.
  Christian Vélot, qui nous a accompagné sur une altercyclette tout en étant interviewé une partie de l'après-midi, apprend que c'est sur le thème "Diversité culturelle et culturale" qu'il interviendra le soir-même, un challenge qu'il réussira avec brio.

"Merci encore de nous avoir fait vivre cette aventure si riche."
(Kitty, Alterorganisatrice à Sainte-Livrade)

 Le 22 juillet à midi, le site de Barbaste, à proximité d'une impressionnante batisse ayant servi de moulin, permet de rencontrer des habitants du village, de visiter le "moulin d'Henry IV", et de participer à des débats sur la biodynamie et les AMAPs, qui continuent bien après le départ des altercyclistes.

  Une fois la nuit tombée sur le site d'accueil de Barbotan, après un repas préparé collectivement sous la direction de Jean-Luc de Pau, les conférenciers Alain Juste et Francis Cazeils passionnent leur auditoire sur le thème des transports écologiques.

 Le 23 juillet, le pique-nique d'Aire-sur-Adour est à nouveau auto-géré, et suivi d'une séance de posters sur un projet de tunnel sous les Pyrénées.

  L'arrivée en fin d'après-midi sur Pau a été programmée de manière à ce que les altercyclistes arrivent en peloton dans le centre-ville, accompagné par des musiciens et des danseuses du Burkina-fasso.


   A la communauté d'Emaus-Lescar qui nous reçoit en soirée, le public extérieur est venu nombreux, la nourriture africaine excellente, la générosité évidente. A presque minuit, l'intérêt pour le débat sur la décroissance ne diminue pas. Et pourtant, l'étape de demain abordera les contreforts des Pyrénées, peut-être sous une température caniculaire. Un réveil est donc prévu de très bonne heure, à J-5 de l'arrivée à Villeneuve.
  Que nous réserve demain ?

- 20 Juillet : le vingt à vélo : Route des vins, soirée Vélot.
  Après avoir été accueilli par des représentants du Conseil Général au Port de Vitrezay, la grande pause altercycliste de l'après-midi a lieu chez les vignerons bio Laure & Thierry de Peyrefaure, avec dégustation de sangria à l'apéritif, puis de "Château Grand Plantier".

Vignerons depuis 1993 et en bio depuis 1997, Laure et Thierry Gardebois ont décidé d’accueillir le temps d’un repas ce groupe d’une quarantaine de cyclistes pas comme les autres. La sangria offerte à l’arrivée a été particulièrement appréciée par les coureurs qui ont pu se restaurer tranquillement dans un cadre magnifique au milieu des vignobles du Blayais.

Dans une ambiance conviviale autour d’un repas 100% bio préparé par équi-T-bio, autre membre de Minga, un débat s’est installé entre les personnes présentes autour des trois thèmes retenus pour cette journée, à savoir : une présentation de l’exploitation de Laure et Thierry et de leurs pratiques viticoles en bio, une présentation du réseau Minga, un témoignage autour de la lutte couronnée de succès pour la préservation de l’environnement qui s’est engagée dans la banlieue Bordelaise pour bloquer le projet de construction d’un grand contournement autoroutier.
   Les altercyclistes sont ensuite repartis en milieu d’après-midi pour une étape de fin de soirée dans le vignoble de Saint-Emilion chez Anne-Lise et Pierre Chatenet, vignerons bio eux aussi.

d'après le site de Minga

  Sachant consommer ces substances euphorisantes et assoupissantes avec modération, les altercyclistes ont ensuite traversé les quelques collines de vignes les séparant d'un autre couple de vignerons bio : Anne-Lise & Pierre, au Moulin de Lagnet, près de Saint-Emilion. Parmi les invités à cette soirée, Christian Vélot a abordé la question de la relation du monde scientifique avec le reste de la société, et en particulier le monde agricole.


Interception des altercyclistes au Moulin de Lagnet.




Après les conférences : Magrets de canard au barbecue et "Château Moulin Lagnet"


Départ du Moulin de Lagnet - le 21 au petit matin

  L'AlterTour continue son périple, grâce à l'accueil chaleureux qui leur est réservé sur les sites festifs, une météo toujours aussi favorable (soleil et fraîcheur), et une solidarité à toute épreuve...

  On apprend aujourd'hui que le Conseil Municipal de Toulouse prévoit d'accueillir les altercyclistes dans le Capitole.

Toulouse : après le Tour, place à l'AlterTour !

Bonjour à toutes et tous les altercyclistes,

Un petit mot d'encouragement à la veille de l'étape de repos.
Nous réservons la dernière page du numéro de septembre de Campagnes solidaires à l'Altertour : pensez à nous mettre de côté quelques belles photos et quelques bons mots pris sur la route et aux étapes !

On vous suit par le site et constatons qu'à ce jour, aucun contrôle inopiné n'a pris d'altercyliste en flagrant délit de dopage...

Bonne continuation, et le salut aux vignerons du Moulin de Lagnet : vous me direz des nouvelles de ce fameux saint-émilion,

Benoît Ducasse

  Un grand merci à Régine et Dominique, d'Accueil Paysan à Mortagne, pour avoir prêté leur bureau-Internet permettant la diffusion de ces quelques nouvelles.



Les dessins ci-dessus on été offerts par leur auteur : Patrick Mignard

- 19 Juillet : Aurélie T, conférencière & altercycliste (comme Lilian C, Philippe S, Juan-Roy, Christian V, Jennifer W)
  
La journée de repos à Mortagne arrive à point nommé, après des étapes assez éprouvantes sur le plan physique (jusqu'à 140 km par jour), mais surtout émouvantes (positivement) sur le plan moral. Chaque arrivée nous réserve la surprise d'un site remarquable et d'une fête organisée à l'occasion de notre passage : Treffieux en soirée avec notamment une intervention fort appéciée d'Isabelle Goldringer de l'Inra, un accueil chaleureux au Lorou-Bottereau, une visite de la ferme plus une fête en soirée à La Ferrière avec Marie-Hélène et Christian, repas à la ferme et débat à Foussais-Payré, en présence d'élus comme sur beaucoup de nos pause-relais. Repas concert, projection des photos de l'AlterTour à la salle des fêtes de Verrines-sous-Celles, avec des convives venus de toute la région de Niort.

Le lendemain de sa conférence à l'Ecole d'été des Amis de la Conf', Aurélie a trouvé une altercyclette de libre.

Tentative de changement de l'AlterNateur de l'Alterbus par Jean-Pierre de Reynès

La solitude du mécano en dessous du bus...


- 18 Juillet : à Mortagne, les altercyclistes sont accueillis en soirée par des centaines... de moustiques !

Pause de matinée sur un site ecologique


  Sur la route qui descend vers la Gironde, la halte de l'après-midi chez Jeanne-Marie et Philippe est très appréciée, avec la visite de leur jardin botanique, un repas-buffet artistique, associé à des présentations sur le thème du sol au moment du café.


pour d'autres clichés, cliquez sur l'image !

Applaudissez nos hôtes !


Dernière pause-relais avant Mortagne...
  Le parcours, particulièrement bien fléché et planifié par Maguy, Monique et leurs amis (de la Conf'), entraine les altercyclistes à plus de 20 km/h sur les routes peu pentues de Charente, où ils sont attendus à chaque pause-relais avec des rafraichissements et des gateaux.   Contre toute attente, une étude récente semble montrer que le poids des altercyclistes (et des altercyclistes) augmente en cours de route.
 En plus d'un plan de route délivré par Maguy à chaque groupe d'altercyclistes, le balisage a été réalisé à la peinture à la chaux par des flèches associées sur le macadam au symbole AT (comme AlterTour). Très efficace.

avant-dernier lieu-relais : Discours de soutien de Mme le maire

- 17 Juillet : L'Alterspot de Verrines : Salle des Fêtes & Pelouse du Stade : Convivialité & Confort


Minuit : un dernier morceau du groupe Rictus avant de rejoindre les tentes

Je vous transmets cette photo sympathique, à créditer au nom de Christian Petit, correspondant local de " la Nouvelle République du Centre Ouest. Elle a été prise au relais de Vouillé (Deux-Sèvres) vers 20 h le 17 juillet, juste avant le dernier relais conduisant à Verrines sous Celles -79-
Légende possible: " Bon accueil = décontraction avant le dernier relais du soir ! "Bon courage pour la suite... Et merci de cette organisation.
Jean, Porte-parole des Verts des Deux-Sèvres


pour voir le grand format, Cliquer.

Informer - Respect - Solidarité


visite guidée de chèvrerie. Au plafond : "informer - respect - solidarité - démocratie"

  Une semaine après le départ de Cendras, Suzanne de Paris écrivait le petit compte-rendu suivant...

" Tout se passe plutôt bien et presque comme prévu dans le programme malgré quelques pépins mémorables : pannes de notre Alterbus, altercyclistes qui empruntent un autre chemin, un des tandems accidenté, deux chutes (sans gravité)…

  Depuis une semaine nous vivons une expérience extraordinaire. Nous sommes ravis des rencontres dans les villages et petites villes et à l’intérieur du groupe des habitants, dont des paysans, ainsi que cyclistes d’âges et d’origines, de capacités physiques diverses. Nous  vivons dans une ambiance chaleureuse, solidaire, très riche. Cela nous dope énormément. "
Remarque (Dom de Chevreuse) : Les produits dopants de synthèse correspondent à des substances naturellement produites par l'organisme. L'effort à bicyclette, l'enthousiasme partagé, les chansons reprises ensemble (ex: celles de Rictus, qui nous a accompagné sur cinq étapes), entrainent la libération d'endomorphines, d''adréline, de dopamine, autant d'éléments produits naturellement par notre corps. Nul besoin donc d'en rajouter, dans une ambiance non compétitive.

  Suzanne, à nouveau :
"Pour résumer la première semaine d’AlterTour  :
  Nous partons le 4 juillet de Cendras dans le Gard, où le maire du village nous parle d’un programme coordonné de plusieurs villages dans le but de recréer l’harmonie entre l’homme et la nature, reconstituer la biodiversité des forêts. Il s’agit en particulier de replanter du châtaignier, espèce indigène, mais supplantée par le pin maritime, espèce plantée et utilisée autrefois comme bois d’œuvre dans les anciennes mines de charbon de la région. Le maire insiste également sur son engagement pour l’interdiction des OGM dans sa commune. (...)

 
Accueil des derniers altercyclistes arrivant sur le site de Foussais-Payré

- 16 Juillet : Visite de la ferme et soirée festive en Vendée

Le « relais cycliste pour la biodiversité » a quitté la Mayenne, hier. Mais avant, une soirée festive était organisée à Argentré, lundi.

L'Altertour, ce n'est pas seulement du vélo. Plus d'une centaine de personnes étaient présentes lundi soir à la ferme de la Naillère, à Argentré, pour l'étape mayennaise de cet « autre Tour de France ».

Après un bon repas, tout le monde a pu apprécier deux concerts, et aussi un one woman show de Charlotte Normand, très justement intitulé « Palotte se met au vert ». « Mon spectacle est basé sur l'humain pour aborder les problèmes de fond et sur l'humour pour retrouver la forme », précise l'actrice. Devant un public tout acquis à sa cause, Charlotte Normand a repris quelques thèmes défendus par l'Altertour.

Le but de ces cyclistes-militants est de dénoncer le dopage dans le sport, mais aussi dans les champs. Ils souhaitent promouvoir la biodiversité, une agriculture propre ou encore le développement des modes de transport non polluant. Pour accueillir les altercyclistes, tout a été mis en oeuvre par leurs hôtes, y compris les douches chaudes écologiques dont l'installation a bénéficié d'un soleil bien présent ce lundi.

Ouest-France

Préparation d'une photo de presse au Loroux-Bottereau

Sur l'air de "La traversée" de Graeme Allwright

" On s’est shooté aux conférences,
C’est reparti pour une nuit blanche
Le lendemain on reprend les vélos
Sans passer par les lavabos
La douche c’est cool en pédalant
Sauf qu’on n’peut pas s’laver les dents
On avait d’la flotte d’la tête aux pieds
Et Dominique nous dit d’avancer !
"

Paroles

Chanson à écouter
(fichier mp3)

En fin de journée, un super-accueil de Marie-Hélène et Christian à la Ferme de la Maison Neuve, avec notamment un nouveau récital de Rictus et une présentation de l'actualité militante par Guillaume.

- 15 Juillet : Chaque jour compte pour une semaine.
  Les altercyclistes et la caravane ont pris leur allure de croisière : départ prévu chaque jour à 8 h... et départ effectif vers 9 heures. Quand on a participé à des débats et fait la fête jusqu'à une heure du matin après une longue journée de route, difficile de faire mieux (pour l'instant).


Conférence-débat à Treffieux, avec Isabelle Goldringer

  Le dopage naturel procuré par le vélo et la musique (endomorphines, dopamine, etc...) nous aide à tenir jusqu'à la journée de repos du 19 juillet, samedi prochain. En attendant, encore beaucoup de chemins à parcourir et de nouvelles surprises sur les sites d'accueil et les lieux de relais. Par exemple, sur les route du Mans puis de Tréffieux, presque chaque pause-relais fut l'occasion d'une visite guidée : manoir, fermes, ou d'un accueil en mairie (photo ci-contre).

- 14 Juillet : " On ne sera même pas propre pour le 14 juillet ! "
 
"On ne sera même pas propre pour le 14 juillet !". Cette remarque ironique, énoncée dès le réveil sur un ton tragique par Stéphane, provoque l’hilarité d’Anny, sa voisine de dortoir improvisé. Nous sommes bien le matin du 14 juillet, après une soirée mémorable de l’AlterTour à l’Arche de la Nature du Mans, suivie d’une nuit courte et fraîche sur un site ne comportant pas de douche. Le rire d’Anny identifie une rupture dans nos habitudes. Dans la réalité décalée que met en scène cet autre tour de France, peu importe en définitive de rompre avec les réflexes quotidiens et les événements sacralisés. Car la priorité est ailleurs. Le but commun des participants peut impliquer du renoncement : à la toilette quotidienne, voire même à la retransmission du défilé militaire sur les Champs-Elysées (ou arrivera bientôt le Tour-de-France) ! Désolé, les altercyclistes ont d’abord rendez-vous avec les fermiers, les associations et les bénévoles qui ont préparé leur accueil, l’après-midi, le soir, et sur les 200 relais que comporte cette vraie grande boucle de 3000 km. " (Dom)


L'altercyclisme, c'est aussi la Vie de Château ! (1ère pause de la matinée)


à Ste-Gemmes, Thierry (au centre) présente son activité

  Après un après-midi champêtre chez Marie & Thierry de Ste-Gemmes-le-Robert, animé par les guitares sèches, voix et percussions du groupe Rictus, nous nous sommes retrouvé avec des visiteurs (plus de 200 personnes - d'après la police - ), sur la ferme de Sylvie & Jean-pierre d'Argentré. Sur le site, on pouvait trouver un coin "repas en plein-air", un lieu d'exposition et de présentation des ouvrages du bibliobus, une grange transformée en salle de spectacle, un terrain de camping et... une série de douches à chauffage solaire monté spécialement pour les altercyclistes.
  En soirée, Charlotte Normand nous a interprété "Palotte se met au vert", avec l'aide de deux altercyclistes à la régie pour l'éclairage et le son. Beaucoup de bonne musique ensuite jusque tard dans la nuit.


Pâlotte (en rouge) s'est mise au vert sur la scène d'une grange bleutée

 Ouest-France, le 16 juillet

  " C’est une journée pleine de surprises. Aux relais, nous sommes pris en charge par les comités sarthois, sur des fermes plus accueillantes les unes que les autres. D’abord on s’arrête chez Michel et Nadège Boulai agriculteurs bio, qui nous font visiter leur installation de chauffe-eau à bois de récupération  Ensuite, petite collation chez Martine et Claude Rousseau. Claude nous demande d’effectuer un test OGM sur les maïs qu’il cultive car  il n’est pas 100% sûr que les semences achetées au printemps étaient  exemptes de contamination. 
  Nous déjeunons chez  les Barré, éleveurs bio de vaches et de vaux  jersaiaises, très beaux. Les cyclistes  courageux repartent dans une pluie intense qui s’avère heureusement courte. Ils se retrouvent au relais qui est dans le jardin fabuleux du manoir de M. Pellemoine à Coudrecieux. M. Pellemoine est un passionné de la création, de l’expérimentation et parle de son jardin comme d’un être précieux qui demande et mérite les soins les plus doux. Le résultat est de toute beauté ! Un coin de plantes médicinales et aromatiques en grands pots enterrés, un verger airé, avec des arbres en bonne santé, entourés de des fleurs qui leur sert d’engrais vert et un potager luxuriant. La visite se termine avec une présentation des produits de soins adaptés à l’agriculture biologique. Une véritable petite leçon de jardinage. Enfin, dernier relais, dans la petite commune de Soulitré, où nous sommes désaltérés sous une tente blanche dans une prairie verdoyante. Nous sommes les invités du maire et son équipe, qui, comme ils nous disent, sont fières d’accueillir l’Altertour.
Notre fête de 14 juillet a lieu sur la ferme de Sylvie et Jean-Pierre Rouzier à la ferme de la Naillère, près d’Argentré (voir ci-dessous)." (Suzanne)

  Au moment où ces lignes sont écrites, l'AlterTour traverse le centre de Laval, avant d'emprunter une ancienne voie de chemin de fer pour arriver chez Bruno qui a coordonné avec ses partenaires les étapes en Mayenne, et qui nous accueille ce midi sur la ferme "écologis" de la roussière, avec Thierry d'Athée.

- 13 Juillet : Une journée pleine de découvertes, se terminant par le binôme (Rictus , Arche de la Nature)

Manoir et son jardin. Chaque pause-relais méritait un séjour d'au moins une demi-journée


Site d'accueil de l'Arche de la Nature

" Nous sommes reçus en fin de journée à l’Arche de la nature dans une ambiance festive, enthousiaste. Avec les Manceaux, le groupe Rictus, venu du Franche-Comté qui nous attend et leur numéro hyper-tonique le « Faucher ! faucher ! » nous fait danser dès notre arrivée. Qu’est-ce qu’il est sympa ce groupe ! Le personnage de la chanson, la vieille mémé  brandissant une serpe, qui  se met à faucher pour ne pas se faire TRANSGENIQUER nous émeut et nous fait rire. Quel soutien moral que ces vignerons-musiciens venus de loin ! Et ils vont rester avec nous pendant cinq jours !    Dîner dans l’immense hangar en bois en compagnie du groupe local et leurs invités, puis on traverse la ville pour passer la nuit à La Baraque, un hangar investi par les intermitents du spectacle, et d’autres mouvements et associations. (La soirée chaleureuse était, hélas,  suivie par une nuit plutôt fraîche.)" (Suzanne)


Mais que filme donc Emmanuel avec une telle concentration ?
Vous le saurez en allant voir "Un Autre Tour", prochainement dans toutes les bonnes salles.


Accueil en musique avec Rictus

- 12 Juillet :

 Ce matin, comme lors de chaque étape, rencontre avec les élus locaux sur le parvis de la cathédrale d'Orléans afin de les interpeller (cordialement) sur les dangers croissants d’une agriculture déraisonnable.

Nous leur offrons le Recueil de Pratiques Agroécologiques édité spécialement pour l'Altertour, sous la direction d'Hervé Le Meur.



Reportage photo à Tigy et Orléans


  Séquence "Emotion" au coeur de la Forêt d'Orléans, au Carrefour de la Résistance, sous un séquoia géant :
Bernadette nous lit le texte célébrant le 60ème anniversaire de la Résistance, écrit notamment par Lucie Aubrac, et se terminant par "Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ».

Texte Complet

  Le comédien Denis Benoliel (ci-contre) interprète un sketch inspiré de l'altercyclisme.


 
    Visite et mise en marche du Moulin de Maves : une des nombreuses grandes surprises de cet AlterTour.

Vendôme. Plusieurs organisations altermondialistes, dont Attac et les Verts, organisent, du 3 au 28 juillet, un altertour de France à vélo, pour promouvoir une agriculture non productiviste et une planète non dopée.
L'allusion à un Tour de France cycliste – pas plus propre que cela – est évidente : les deux tours ne circulent d'ailleurs pas dans le même sens, mais les dates concordent.
Hier, cet altertour est arrivé à Vendôme en provenance de Mer (étape suivante, Le Mans) : les cyclistes se relaient tous les quinze kilomètres, empruntent des voies vertes et pratiquent des contrôles inopinés antidopage avec collecte de feuilles de maïs le long du parcours, tests de détection de gènes modifiés et résultats le soir même.
Hier soir, une conférence sur les luttes contre les organismes génétiquement modifiés a eu lieu au Minotaure, réunissant participants à l'altertour mais aussi Vendômois sensibilisés à cette thématique.

Interview

A travers cet altertour de 24 étapes et 2.700 kilomètres, explique un participant, nous voulons aussi dénoncer deux formes de dopage : celle qui touche le sport – et en particulier le cyclisme – et celle qui touche l'agriculture, au travers des organismes génétiquement modifiés.

L’un des organisateurs de l’altertour, Juan Roy de Menditte a fait une conférence hier soir sur le thème de l’agro-écologie.

- 11 Juillet :

Réception aux Jardins de Mocquepoix à Cortrat :
fromageS ET dessertS



Presque mi-parcours à Tigy. Repos du soir, Espoir (d'y arriver). à survoler et cliquer dessus
 La soirée du 11 juillet s’est déroulé à Tigy, au foyer rural du château d’eau : repas bio et bon, concert de Yann Pierre, animation jonglerie avec des membres de Sacagrains, suivi d'un débat : "quelles orientations pour la recherche agronomique ?" avec Jean-Marc Bonmatin (CNRS) et des agriculteurs locaux. À noter également la présence dans la salle d’un stand d’Artisans du Monde.

"Pendant la journée de vendredi nous sommes guidés par une logistique exceptionnelle, signalisation très précise et même des « agents de circulation » aux carrefours difficiles. Avec le fait que nous sommes de plus en plus aguerris, miracle !, nous sommes quasiment à l’heure sur notre programme. Un mot encore sur notre alimentation bio, elle est à chaque repas excellente et bien nourrissante." (Suzanne)

Radio Pays d'Hérault
   Le vendredi 11 juillet, Adrien Delgrange reprenait la route et "toppait" Danie Perrenot et Xavier Loire, puis téléphonait ensuite à Dom, en direct d'une pause-relais près du château de Sully-sur-Loire. Danie et Xavier sont passionnés par l’alter-tour (3-28 juillet 2008) : L’Altertour est une manifestation itinérante destinée à promouvoir une agriculture non productiviste, respectueuse de la nature et des hommes qui la cultivent. Le concept de diversité y est également décliné au plan culturel (gastronomie, langues, musiques, danses…) sur les sites de repos d’une grande boucle qui emprunte des voies vertes parcourues en relais à bicyclette, aux côtés d’une caravane d’information, dans un esprit de solidarité et de partage.

Samedi 12 juillet 2008
Ecoutez l' Altertour sur Radio Pays Hérault

Ecouter : une heure d'émission, ce Vendredi 11, sur l'altertour
et l'émission est retransmise Samedi 12 Juillet à 10h30...
ou à écouter sur Internet

Merci à Adrien, et toute l'équipe de Radio Pays Hérault, pour cette aventure partagée.

- 10 Juillet : "La vraie solidarité se mesure dans l'épreuve"


Mais où vont-ils ?
Vous le saurez en allant voir "Un Autre Tour", prochainement dans toutes les bonnes salles, ou en cliquant ICI

Sur le Canal du Nivernais, dernière pause-relais avant d'arriver à Clamecy
Qui a dit que les altercyclistes n'avaient pas une minute à eux ?


Repas de midi à Clamecy

Notre hôte, avec Jadwiga (de Cracovie)
  Alors que nous allons entamer le 2ème tiers du parcours, nous trouvons au Domaine des Gilats (Toucy) un accueil chaleureux sur un site enchanteur, ainsi que la possibilité de nous connecter pour la première fois à Internet (!).
"Clamecy et Toucy nous offrent les beautés de la Bourgogne, et au domaine des Gilats, toute l’attention de l’équipe d’accueil nous attend." (Suzanne)


  "Cet AlterTour fait l'expérience de la Solidarité en vraie grandeur : les difficultés rencontrées quotidiennement sont l'occasion pour le groupe de trouver des solutions qui permettent de continuer à avancer dans la bonne humeur. Plutôt que de chercher des responsables, les altercyclistes trouvent des solutions. L'ambiance sur la route et dans la caravane est excellente, et plusieurs altercyclistes ont prolongé le circuit qu'ils avaient initialement prévu.
  Nous devrons faire face à quelques averses dans notre traversée du Loiret, en espérant que nous n'aurons pas à affronter la canicule d'ici l'arrivée sur Villeneuve-lès-Maguelone. La météo fut idéale, avec un temps ensoleillé et une température relativement fraiche. A noter cependant une pluie d'orage en arrivant sur La Clé de Sol (Marsaz), où nous avons été invité à dormir dans... la salle de conférence.
Il y aurait beaucoup d'autres anecdotes à raconter, mais la caravane doit maintenant repartir." (Dom)

  Pendant que son père récupérait les flèches en restant le dernier de tous les altercyclistes, Théo réussissait son pari : faire avec les grands les 15 km du dernier tronçon jusqu'à Toucy.

  Qui est le plus fier de l'autre ?

  Avec la densité des expériences vécues, nous avons l'impression d'avoir commencé ce tour il y a - au moins - un mois !

 D'autres nouvelles sur cette même ligne dès que l'occasion se présentera...


Fifi à Toucy ? Si,si !   La flamme du Tibet y aura donc brillé.

- 9 Juillet : " On est les derniers !, on est les derniers, on est... " (sur l'air de "On est les champions")

  

Arrivée au Creusot, en face du supermarché de Centre-ville. Non visible sur la photo : le fantastique buffet régional et la musique folklorique.

  Nous ne le savons pas encore, mais la couroie du circuit de refroidissement de l'AlterBus est proche de se rompre. Les passagers de l'Alterbus arriveront bien tard à Château-Chinon, après une réparation réalisée par Jean-Pierre sur le bord de la route.

Pour information, l'objectif de cette étape dans le Morvan se situe à 600 m au dessus du niveau de la mer.
   Ca valait quand-même la peine !


Présence de journalistes locaux et de FR3-régional, le midi au Creusot.

  Après une soirée dévolue à la résistance internationale (avec notamment : Julian venu de Pologne et Philippe qui défend la cause du Tibet sur l'AlterTour), à la présentation des résistances locales et à une expérience en vraie grandeur de résistance au sommeil , la nuit fut confortable dans les murs du Lycée agricole de Château-Chinon.

Intervention de Julian Rose à Château-Chinon. Vincent, altercycliste, traduisit les quelques parties en langue anglaise.
  

Devant le Lycée Agricole de Château-Chinon



- 8 Juillet : Une première expérience de cuisine auto-gérée en soirée

Plan de route approximatif affiché sur l'Alterbus

Surexposition médiatique à Neuville-les-Dames: la presse locale demande une photo


  Le long de la voie verte, site magnifique en bordure du plan d'eau de Cormatin, avec Marie-Claude d'Accueil Paysan.

   Repas "pas bio mais chaud" du terroir (pâtes à l'italienne), improvisé notamment avec l'aide de Monique et Catherine, nouvelles recrues alterclistes arrivées en avance sur le site, suivi de la conférence de Stephen Kerckhove (photo) et d'un spectacle de mime.

- 7 Juillet : Retrouvaille avec des militants en partie "responsables" de la génèse de l'AlterTour

 Parmi les alteraccueillants de Pont-Evêque, Rose et Marc avaient initié en 2007 l'organisation d'une convergence cycliste vers Toulouse au mois d'aout. Le projet n'avait pu se concrétiser alors...


Arrivée des altercyclistes dans la banlieue de Lyon. La caravane s'y perdra

"Quand on arrive en viiille" (air connu)

AVANT




l'AlterTour



et APRES

Jean-Pierre de Reynès au Parc Garland. Il est des expériences dont on sort grandi.

"A Lyon, nous logeons chez des militants qui nous réservent un accueil très chaleureux et nous font part de leur soutien et grande motivation pour cet AlterTour qui unit les efforts et luttes des femmes et des hommes à travers le pays, à la fois contre le réchauffement climatique, contre la pollution, et pour une société plus humaniste et donc solidaire." (Suzanne)

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L'Altertour fait étape à Lyon - Jubii TV
L'AlterTour fait étape à Lyon - Jubii TV
Les cyclistes participant à l'AlterTour, tour cycliste familial en relais solidaire pour une nature sans dopage, sont arrivés lundi 7 juillet dans la soirée au Parc de Gerland. Ce matin, à 8h, ils étaient de nouveau d'attaque au Parc de la Tête d'Or pour prendre le départ de la 6e étape qui devait les mener vers Neuville-les-Dames. La caravane est composée de structures associatives alternatives telles que Attac ou la Vélorution qui tentent de faire passer leur message. Un reportage vidéo réalisé par Florence Fournier

- 6 Juillet : protection des terres agricoles et des abeilles


Réunion préparatoire avant le départ, pendant que se termine le fléchage du parcours jusqu'à Bourg-lès-Valence

  "Le midi, nous déjeunons à Bourg-lès-Valence dans la Drôme. Un collectif soutenu par des élus se bat contre les projets d’opérations immobilières bétonnant et asphyxiant les terres cultivables, asséchant les nappes phréatiques, et empêchant les paysans de vivre de la production bio du terroir alors qu’il existe une forte demande.   Puis, toujours dans la Drôme, nous assistons à la projection du film « Le Pollen de la Discorde », documentaire montrant l’effet dévastateur des OGM sur les abeilles, ces fidèles agents du maintien de la biodiversité." (Suzanne)


Eric de Bourg, Alterorganisateur

interventions de Lilian Ceballos et Christian Jacquiaud sur le site de Bourg-lès-Valence

  Présence de FR3-régional, dont les journalistes/caméramen déclarent couvrir pour la première fois ce type d'évènement, avec une interview de l'Alteraccueillant Eric. D'après ce dernier, le passage de l'AlterTour aura fédéré les associations locales et des bénévoles.


En bordure du terrain où a lieu la manifestation de Bourg. Les cyclistes commencent à arriver.

Faisant suite à un violent orage, Accueil-Paysan apaisant à "La clé de Sol" de Marsaz. Après le repas et le film sur les abeilles présenté par Marc Peyronnard, les altercyclistes camperont dans la salle de conférence.
Le lendemain matin, Carlos trouvera la Clé du sol spongieux qui retient l'AlterBus : un copain paysan et son tracteur.

Carole, Carlos et leur fils

Faites-vous des amis en préparant l'AlterTour.

Dom de Chevreuse (78) et Laurent de La Roche (07), de retour d'un fléchage périlleux, à l'aube du 6 juillet.


- 5 Juillet : Lycée agricole de Mirabel l'après-midi, école expérimentale des Amanins en soirée


Petit-déjeuner au camping de Valgorge

" Nous visitons Les Amanins à La Roche-sur-Grâne,  où une école primaire sensibilise les enfants à la préservation de la nature dans l’esprit de Pierre Rabhi, agro-écologiste et humaniste, ainsi qu’à la protection de l’homme des effets destructeurs des politiques économiques et sociales en France et en Europe. Ici, un éco-hameau se construit à l’aide de matériaux sains : briques de terre crue pour les murs, pavés de paille compressée pour l’isolation… autant de matériaux locaux. " (Suzanne)


Camping aux Amanins

Spectacle poétique sur l'agroécologie, présenté en soirée.

  La visite du site aura lieu le lendemain-matin, avant de repartir en direction de Bourg-lès-Valence.

- 4 Juillet : première halte de mi-journée après le départ, puis premier régal des yeux vers Valgorge


Le bonheur.  Ils ne savent pas ce qui les attend, jusqu'au 28 juillet (image à cliquer)

  Premières interventions à Saint-Paul-le-jeune : Laurent, Alteraccueillant à Valgorge, messieurs le sénateur (à droite) et adjoint de Mme le maire.


  Après déjeûner, on se concentre pour affronter les 2640 km restants.



  Jean-Pierre Berlan prépare son intervention avec les convives, sur le site d'accueil qui surplombe la vallée.

  " Nous faisons halte à Valgorge, dans l’Ardèche, où les producteurs bio ont mis en place depuis peu un marché local, et où les producteurs de châtaigniers poursuivent leur activité traditionnelle, adaptée à la nature qui les entoure." (Suzanne)


Passée une certaine heure, toutes les images tendent à devenir floues...

- 3 Juillet : Ralliement à Cendras



Blouses blanches pour du blues blanc : Conférence-Concert de scientifiques



Tu vois gagner qui l'année prochaine?
l'équipe EPO ou l'équipe Hormone de Croissance ?
Tu dates, mon vieux ! il parait que tout va se jouer au niveau génétique, entre les gars soutenus par Monsanto et ceux de Syngenta.
On pourra plus dire que les cyclistes sont sans gêne !

Dopage ou Désert ?


Le Canard Enchaîné du 30 juillet 2003

   Les Organisateurs du Tour de France sont inquiets. Le dopage n'a pas bonne presse, et vient ternir l'image de la compétition cycliste la plus fameuse du monde.

 
  Malgré la création récente de l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFDL), à laquelle siège un représentant de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA), les affaires récentes de sportifs "contrôlés positifs" et la connaissance de techniques indétectables aux contrôles laissent planer de sérieux doutes sur cette manifestation sportive. L'administration de produits sanguins qui favorisent le transport d'oxygène, ou encore une nouvelle forme d'EPO fabriquée sur lignée cellulaire humaine (la dynepo), passent en effet au travers des contrôles actuels. Quant à l'hormone de croissance, utilisée comme amplificateur du capital musculaire en dehors des saisons sportives, elle n'a encore jamais été détectée pendant les épreuves.
   Une remise à l'heure des pendules de la compétition sportive nous ferait revenir plusieurs dizaines d'années en arrière, lorsque le peloton de cyclistes laissait derrière lui une traînée de sueur sur le macadam, et que la vitesse moyenne horaire des coureurs n'excédait pas 25 km/h - à comparer aux 40 km/h de ces dernières années -. C'est près d'un siècle de dopage qu'il faudrait dénoncer, comme en témoigne dès 1920 l'invention du "pot belge" décrit par les frères Pélissier, champions de l'époque : un mélange détonnant d'amphétamine et de cocaïne pour la stimulation du système nerveux central, celle qui rend temporairement euphorique, hyperactif et parfois agressif, complété par de l'héroïne et des antalgiques, pour le sentiment intense de bien-être, la relaxation et l'insensibilité à la douleur. La redescente vers le monde réel est ensuite moins agréable que celle qui entraine le cycliste du col de montagne vers la vallée : troubles de l'humeur, troubles cardio-vasculaires et pulmonaires, pouvant aller jusqu'au décès. Depuis la découverte d'amphétamine chez le cycliste Jensen, décédé pendant les Jeux Olympiques de Rome en 1960, la lutte contre les techniques dopantes s'est développée, mais toujours avec un certain retard sur les avancées pharmacologiques.
   Pourtant, du strict point de vue du sport de compétition, faut-il s'en plaindre ?
   Quelles seraient les conséquences sur l'entreprise "Tour de France" d'une révision de son fonctionnement, conduisant à des performances sportives réduites, des abandons, un désintérêt du public ? Déjà, les sponsors s'interrogent. Deutche Telekom vient de mettre fin en novembre 2007 à son soutien financier en faveur du Tour.


"Le Canard Enchaîné" du 9 janvier 2008

   Il est indéniable que le dopage existe depuis la naissance de la compétition dans le sport. Alors, pourquoi ne pas le banaliser, évitant ainsi un rejet populaire du sport dit "de haut niveau", accompagné du tarrissement de ses sources de financements ? Sinon, le parcours du tour à travers les verdoyantes régions françaises, sous les ovations de la foule, risquerait bientôt de ressembler à une traversée du désert.
   En poussant plus loin l'hypothèse d'une libéralisation du dopage, celle-ci pourrait s'étendre à tous ceux qui doivent être particulièrement en forme pendant certaines périodes intenses de leur vie : les étudiants en examens, les artistes sur scène, le personnel politique soumis à la pression du pouvoir.
   Bien évidemment, cette hypothèse étendue ne tient pas. Le risque serait bien trop grand de voir se développer une population de "sur-hommes devant les caméras" qui, lorsque s'éteignent les projecteurs, retomberaient dans leur dépendance à des produits artificiels destructeurs d'un fragile équilibre.
   Le sport est porteur d'autres valeurs que la compétition. Ce sont notamment le courage devant l'effort parfois douloureux, dont l'expérience forme le caractère, et l'esprit de solidarité qui apprend à bien vivre ensemble.
   Comme le déclare Albert Jacquard, "Il faut mettre fin à l'hypocrisie et dire ce qu'est le sport de haut niveau aujourd'hui : une entreprise d'exploitation de l'homme par l'homme, où la seule et véritable règle du jeu est le profit, quel qu'en soit le coût humain. Courir plus vite, sauter plus haut, être le plus fort : il est temps de remiser cet idéal enfantin et de proposer un modèle (...) enfin humaniste."
   Ainsi, pour avoir trop longtemps poursuivi cet idéal, le Tour de France pourrait connaître prochaînement sa traversée du désert, juste le temps nécessaire pour que l'ensemble de la profession, le public et les sponsors admettent la nécessité d'un nouveau départ, sur des bases assainies.
    Dès 2008, un "passeport biologique"doit être mis en place pour chaque cycliste, qui fournirait en continu un suivi de ses paramètres biologiques, et de ses éventuelles modifications d'origine artificielle. Selon Alain Garnier, directeur médical de l'AMA, "il s'agit de passer du contrôle radar - dont l'emplacement est souvent connu - à un enregistreur embarqué mesurant la vitesse en permanence".
  Une telle mesure a un coût non négligeable. Cependant, lorsque la santé des sportifs et de leurs fans est en jeu, il ne parait pas impensable de consacrer à cet effort de réajustement des valeurs sportives une fraction des centaines de millions d'euros qui alimentent encore aujourd'hui le Tour de France.

Professeur Tocardeau


"Le Canard Enchaîné" du 30 juillet 2003

17 juillet

Le maillot jaune se met au vert

par Ariane Puccini

Un autre Tour de France est possible, selon les organisateurs de « l’AlterTour pour la biodiversité cultivée et une planète non dopée ». Une boucle écolo de 2 700 km à vélo, pour renvoyer dos à dos OGM et EPO.




  « Qui prend “Cannabis” sur le premier relais ? » Dominique Béroule, un des organisateurs de l’AlterTour, scrute l’assistance réunie dans la salle polyvalente de Cendras, petit village situé à quelques tours de pédalier d’Alès (Gard) et première des 24 étapes de ce tour de France alternatif. L’instant sera bientôt un rituel pour la quarantaine de participants : la répartition des « altercyclettes », qui portent toutes un nom de produit dopant naturel. Comme chaque jour des trois semaines que dure l’AlterTour, la vingtaine de bicyclettes doivent trouver preneur pour parcourir un des huit tronçons de 15 km qui composent l’étape. Soit une moyenne de 120 km par jour. La distance n’effraie pas les « altercyclistes » car l’itinéraire est organisé en relais et c’est tous ensemble qu’ils relieront chacun des étapes de la grande boucle de 2 700 km à parcourir entre le 3 et le 28 juillet. Mot d’ordre de cet événement sportif d’un nouveau genre : la solidarité plutôt que la compétition. D’ailleurs, pas de maillot jaune mais une seule couleur de paletot pour tous les relayeurs : le vert, évidemment. « La compétition est le moteur commun, aujourd’hui, à l’agriculture productiviste et au sport de haut niveau, regrette Lilian Ceballos, pharmacologue et écologue participant à l’AlterTour. Le sol est comme le corps de certains athlètes. On y ajoute des intrants, ces produits dopants de l’agriculture, pour obtenir de meilleurs rendements. »

Changement de vitesse ou de plateau, les cyclistes les plus expérimentés ne sont pas avares en conseil pour les débutants. Puis, progressivement, le long du trajet, les relayeurs se constituent en grappe, sur les petites départementales qu’emprunte l’AlterTour : les sprinters en tête, les promeneurs ou les bavards en queue de peloton. L’« alterbus » ferme la marche avec, à son bord, les altercyclistes qui prendront le relais au prochain stop. Le parcours pourrait n’être qu’une joyeuse randonnée de cyclotourisme, sans l’aspect militant de l’opération. Une vingtaine d’associations ou mouvements soutiennent l’AlterTour, parmi lesquels la Confédération paysanne ou Attac. Et chaque altercylciste trouve sa raison de pédaler : contre la pollution de l’étang de Berre dans les Bouches-du-Rhône, pour la promotion de l’agriculture biologique au Burkina Faso, ou pour l’indépendance du Tibet.
Mais tous rallient la cause écologique, qui sert de dénominateur commun.

À la pause déjeuner ou en fin de journée, les participants, recuits et courbaturés, participent aux débats, conférences, visites ou projections de films qui les attendent à chaque étape. Au programme de ces trois semaines : agroécologie, lutte contre les OGM, énergies vertes ou souveraineté alimentaire, entre autres. Lors des soirées « festéducatives », viennent parfois se mêler aux cyclistes quelques sympathisants ou curieux du village où l’AlterTour fait étape. « Grâce au principe du relais, nous pouvons nous arrêter dans de petits villages et aller à la rencontre des gens », raconte Dominique Béroule, militant à Attac et ami de la Confédération paysanne, chez qui a germé l’idée d’AlterTour, il y a un an. À l’époque, il trace sur une carte un itinéraire reliant tous ses contacts militants autour du Massif central.La machine est lancée : 24 comités locaux se mettent en place et mobilisent une centaine de personnes pour organiser l’événement. L’AlterTour prévoit déjà de s’arrêter dans des villages ayant pris des arrêtés anti-OGM. Certains élus se sont montrés réticents à accueillir l’événement, refroidis par sa coloration politique. « Mais ils se sont laissés finalement convaincre après discussion », se souvient Dominique Béroule. « Nous sommes là pour écouter et pour rencontrer », avait-il promis à la directrice d’un lycée agricole qui a accueilli l’AlterTour le temps d’une visite. Écouter et rencontrer, mais aussi… contrôler. L’AlterTour effectue en effet des « contrôles inopinés antidopage » sur des feuilles de maïs récupérées sur le parcours. Un test chimique permet de détecter les OGM. « Peu de chance qu’on tombe sur un champ de Mon 810 », confie un Altercycliste, faucheur volontaire. En effet, depuis le Grenelle de l’environnement, les OGM sont sous le coup d’un moratoire. « Mais si jamais nous croisons un champ d’OGM, nous en avertirons les gendarmes pour qu’ils détruisent le champ », assure-t-il. Un tour de France qui prend parfois, aussi, des airs de ronde de garde. Les cyclistes pédalent entre le 3 et le 28 juillet au rythme de relais solidaires. Leila Minano


septembre 2008

« On ne sera même pas propre pour le 14 juillet ! »

Dom de Chevreuse, conclusion de Laurent du Mans

  Des personnalités d’origines variées soumises à une épreuve sans précédent, collective, pédagogique, itinérante et sportive, contrainte par toute une série de rendez-vous prévus à l’avance avec des collectifs militants.
 Certaines valeurs ne pouvaient en sortir indemnes.

Retour sur un détour en France pas comme les autres.

"On ne sera même pas propre pour le 14 juillet !". Cette remarque ironique, énoncée dès le réveil sur un ton tragique par Stéphane, provoque l’hilarité d’Anny, sa voisine de dortoir improvisé. Nous sommes bien le matin du 14 juillet, après une soirée mémorable de l’AlterTour à l’Arche de la Nature du Mans, suivie d’une nuit courte et fraîche sur un site ne comportant pas de douche. Le rire d’Anny identifie une rupture dans nos habitudes. Dans la réalité décalée que met en scène cet autre tour de France, peu importe en définitive de rompre avec les réflexes quotidiens et les événements sacralisés. Car la priorité est ailleurs. Le but commun des participants peut impliquer du renoncement : à la toilette quotidienne, voire même à la retransmission du défilé militaire sur les Champs-Elysées (ou arrivera bientôt le Tour-de-France) ! Désolé, les altercyclistes ont d’abord rendez-vous avec les fermiers, les associations et les bénévoles qui ont préparé leur accueil, l’après-midi, le soir, et sur les 200 relais que comporte cette vraie grande boucle de 3000 km. De telles rencontres, c’est ce qui compte avant tout. Elles sont tellement rares, ces opportunités de rencontres, dans une société devenue individualiste en même temps qu’ultra-libérale. Cette tendance à l’individualisme, encouragée depuis plusieurs décennies par le système économique à la mode, ne proviendrait-elle pas de notre rejet de la vie en société, une société dont on se souvient qu’elle est guidée par le modèle compétitif de réussite sociale...

  Existe-t-il des modèles plus satisfaisants pour l’individu que l’individualisme ?

  Pendant ce mois de juillet 2008, la roue de la compétition a continué de tourner, en même temps que celles des coureurs du Tour de France : conflits individuels et politiques, atteintes accidentelles ou organisées à la vie, autant de faits d’été composant la trame des bulletins d’information, toujours ponctués par les indices boursiers des grandes firmes. Presque rien pour apprécier son prochain. Presque tout pour accroître la peur de l’autre, cet inconnu, ce concurrent potentiel. De quoi admettre que le sort de la société puisse être placé entre les mains d’un plus autoritaire, d’un plus agressif, d’un plus puissant que soi.

   Pourtant, en marge des routes bitumées, des panneaux de direction obligée et des autoroutes de l’information formatée, l’AlterTour a entraîné une population diverse vers un même objectif.
Mais au fait, cet objectif global, quel était-il ? Il s’agissait d’informer - par l’intermédiaire de la notion de dopage - sur l’agriculture, l’énergie, la biodiversité ; certes, mais la quantité de personnes touchée par cette campagne devait dépendre de la bonne volonté des médias. Or, on ne peut avancer que le dopage existe dans tous les secteurs de notre société compétitive en croyant que cette assertion iconoclaste sera développée au journal de 20 heures.

  Heureusement, et sans préméditation, cette manifestation a également engendré un laboratoire social itinérant. Nous y avons expérimenté à notre insu une nouvelle espèce de microsociété solidaire, sans les réflexes conditionnés habituels, et qui s’est révélée très satisfaisante pour chacun de ses acteurs. Le maillot vert des altercyclistes ne comportait pas de poches, ni pour le porte-monnaie, ni pour le téléphone portable. Les aspects financiers avaient en principe été réglés avant le départ. Communiquer à travers le portable s’avérant encore moins pratique sur deux-roues qu’au volant d’un 4x4, les participants ont beaucoup échangé de vive voix, et - incidemment - de voix vive. L’information radiotélévisuelle était inexistante et Internet quasi-absent.


 Dans une microsociété déduite de l’AlterTour, chacun peut prendre part à l’organisation du voyage, jusqu’à un partage systématique des différentes tâches. Pas de hiérarchie ni de distribution des rôles fixée une fois pour toutes. Les organisateurs intermittents ne se placent pas au dessus des autres, mais à côté.

  Dans cette microsociété, le cercle de parole est l’endroit où l’idée originale a une chance d’émerger, puis de finalement faire consensus. A côté de cette activité dite « intellectuelle »,  l’épreuve de la réalité met en valeur la valeur primordiale de l’activité manuelle dans le succès d’une entreprise (réparations des outils du voyage : alterbus, altercyclettes).

  Dans cette microsociété, le handicap côtoie la pleine forme, et chacun peut être amené à réguler les écarts de comportement des personnes mentalement déficientes. Les différences physiques sont également gérées par le groupe, moyennant un appareillage adapté (tandem pour non-voyant, tricycles couchés). Personne ne reste sur le bord du chemin. Le maillot jaune est porté par celui qui a pour rôle de suivre l’ensemble des cyclistes, contribuant à la sécurité du groupe.

  Dans cette microsociété, nul besoin de dopants artificiels pour avancer. La beauté des paysages rencontrés, la générosité des « accueillants », les harmonies musicales produites par le groupe, l’énergie mise en commun suffisent à doper le mouvement et l’imagination individuelle.  Une fois revenu de ce périple initiatique, le corps se repose ; beaucoup. L’esprit tente de prolonger l’aventure, de rejouer des scènes, de revoir des paysages, de reprendre de ces tranches de vie heureuse ; souvent.
Le sentiment personnel qui domine l’insatisfaction ambiante est une sérénité mesurée. La contradiction entre un idéal de partage et la réalité du CAC40 est en effet plus facile à gérer après avoir « fait » l’AlterTour, après avoir expérimenté cette nouvelle façon de vivre en nomade, les uns avec les autres. Celles et ceux qui sont passé par là ont aujourd’hui la confirmation que la vie en communauté peut être gratifiante et enrichissante, à condition d’être motivée par un objectif commun présumé louable, et d’y préserver l’initiative individuelle, sans compétition.
 « Je ne suis pas un concurrent » : tel est le slogan que l’altercycliste Philippe a fait figurer sur l’un de ses maillots recyclés, et qui résume une grande épreuve de solidarité peu ordinaire.

  Si le message de l’Altertour : « le dopage a prise sur tous les domaines de la société de compétition, mais des alternatives s’expérimentent partout en france» n’a pas fait le poids face aux machines sportives construites spécifiquement pour les médias comme le Tour de France ou les Jeux Olympiques, force est de conclure qu’il faudra du temps pour tourner les regards sur ces routes de campagnes où notre avenir se construit en alliant la parole, l’acte et la bicyclette…  Allez, à l’année prochaine, pour un autre tour !


ChimicTour contre AlterTour

par Patrick Mignard

Il y a leur Tour et le nôtre.
- Le notre c’est l’inconnu, celui que l’on ignore, dont on ne trouve que quelques traces à la fin d’édition d’information régionales ou en entrefilets dans la presse locale
- Le leur, c’est la «caravane chimique» qui traîne sans son sillage autant de slogans publicitaires que de scandales révélés ou étouffés, qui déverse des tonnes de publicités et autres gadgets sur un public soumis et qui se croit libre de ses choix.




  C’est dans la comparaison de ces deux événements que l’on peut mesurer le poids de l’idéologie dominante, de la pensée unique. Quand on a vu, sur les bords des routes les masses abruties de publicité, drainées par le conditionnement médiatique, admirer béatement les sous produits d’éprouvettes qui pédalent, on comprend comment où l’on en est politiquement aujourd’hui et l’on se met à craindre pour l’avenir.

LA MARCHANDISE EN FETE

Que du fric!
Le CHIMICTOUR est un résumé fulgurant de ce qu’est le système marchand. Il expose aux yeux de tous, toutes les tares, les dérives, les absurdités qui en constituent le fondement. Gaspillage, fric, compétition, soumission, conditionnement, hypocrisie, tricherie, et j’en oublie certainement… tout y est.

Pourtant, cette manifestation indécente bénéficie de toutes les protections de notre société,… et pour cause.

Alors que des routes entières sont bloquées pour laisser passer ce cirque chimique, la police et la gendarmerie  que l’on veut nous faire croire «service public» - sont mobilisées à grands frais pour assurer sa sécurité.

Tout ce que le système marchand peut avoir d’organisation à sa botte est mobilisé pour abreuver le bon peuple des «bienfaits de la marchandise» et se trouver de nouveaux «héros» qui lui feront oublier la liquidation de tous ses acquis sociaux.

Les coureurs qui passent devant le «bon peuple», bien conditionné par les médias aux ordres, et avides d’audimat, ne sont que des produits fabriqués, dopés, sponsorisés, étiquetés, emballés comme les poulets aux hormones des supermarchés.

La chasse antidopage chez les coureurs «chimiques» n’est qu’un leurre. Tout le monde sait qu’ils sont tous dopés. Le contrôle anti dopage c’est comme la douane, il suffit de ne pas se faire prendre. Malheur à celui qui a mal calculé la quantité des doses prises, des délais de temps pour effacer toute trace, à celui qui est en retard d’une drogue, qui n’a pas le «conseil» médical adéquat,... Il risque de révéler, par ses imprudences, le «pot au roses» et de faire cesser l’illusion…

Ce n’est plus une course cycliste, mais une course entre labos par coureurs interposés.





LA CONSCIENCE EN FETE

Que du bonheur !
Délaissé des médias et évidemment par les marques publicitaires avides de consommateurs et de profit, l’ALTERTOUR, lui, ne vit que par la volonté de celles et ceux qui ont une autre éthique que celle que nous impose le système marchand: à la compétition il oppose la solidarité et le plaisir, au matraquage publicitaire, il oppose la connaissance et le respect de la nature: pas d’engrais chimiques, pas d’OGM, de défoliants,…

Peu de moyens, juste ce qu’il faut… donc pas de gaspillage… rien de standardisé, de normalisé… la diversité de la vie mise au service d’une rencontre dans le groupe et au hasard des étapes.

Isolé et ignoré socialement, il existe pourtant dans la conscience et la volonté de femmes et d’hommes  décidés à démontrer que l’on peut «courir» autrement, circuler autrement, découvrir autrement … bref s’amuser et vivre autrement.

Pas de routes bloquées, de trafic dévié, de centres villes en état de siège. l’ALTERTOUR se débrouille comme il peut, au milieu de la circulation automobile il se fraye un chemin sur des petites routes, sans foules hystériques sur son passage. Il est accueilli par des municipalités amies, et consomme des produits qui sentent bon le terroir et le bio.

Pas de journalistes survoltés qui hystérisent les foules au travers de médias complices, mais une communication militante, associative et soucieuse plus de la connaissance que du sensationnel.

Pas de vainqueurs, pas de vaincus,… que des femmes et de hommes heureux/ses d’avoir vécu une expérience enrichissante.

Aux étapes, les conférences débiles des coureurs «chimiques» - qui exposent largement leurs sponsors et débitent des lieux communs affligeants - sont remplacées par des conférences-débats sur le respect de l’environnement et les dangers des manipulations génétiques… bref rien que du sérieux, donc du subversif.

Police et la gendarmerie ne sont jamais là pour traquer les tricheurs, mais seulement pour surveiller, de loin, les tests anti OGM pratiqués sur le long des routes, compléter leurs fichiers en identifiant les participants, sympathisants et militants.

Ainsi, même dans ses aspects les plus matériels, la différence de traitement, le paradoxe en dit long sur les choix opérés par la société marchande.

Ces deux manifestations expriment bien ce qu’est aujourd’hui le combat à mort entre la conscience et la marchandise, l’intérêt immédiat contre l’intérêt citoyen, la solidarité et l’entraide contre la compétition et l’individualisme, le bien être contre la loi du profit.

Deux tours, deux philosophies, deux modes de vie, deux conceptions de la vie,… l’une perverse et déclinante à l’image de notre société marchande, l’autre ouverte sur une autre éthique et qui pourrait bien être les prémisses de la solution alternative qui sauvera l’humanité du désastre.

La Nouvelle République 12 juillet
Altertour : étape à Vendôme pour “une autre consommation”

par Hervé Aussant

L'Altertour fait un tour de France de la promotion de “ nouveaux moyens de consommation ”.
L'Altertour, organisé notamment par Accueil paysan, les Amis de la terre, Attac et les Verts, a fait escale samedi soir à Vendôme, avec une conférence sur l'agroalimentaire donnée par Juan Roy de Menditte, philosophe et membre d'Attac.


L'Altertour est-il un clin d'œil au Tour de France cycliste ?

« Bien sûr. Nous avons cherché, cette année, à recentrer notre lutte contre les organismes génétiquement modifiés (OGM) sur l'Hexagone. Nous avons eu l'idée de faire un tour de France à vélo, l'altertour, en même temps que le Tour de France cycliste. Le parallèle nous a paru amusant. »

Pourquoi ?

« Nous sommes contre le dopage et vous savez ce qu'il en est du Tour de France. Mais le dopage des sportifs n'est qu'un prétexte pour dire que nous sommes contre tous les dopages : les engrais, les pesticides, la compétition, la finance. Nous prenons le contre-pied de tout cela, nous défendons des valeurs de solidarité. »

Le Tour de France est une institution…

« Oui, c'est bien pour cela que nous avons fait l'altertour, mais nous avons été surpris de la réaction de Greenpeace, par exemple, qui n'a pas trop aimé notre initiative. Mais nous aussi, nous faisons ce tour à vélo, en nous relayant tous les 15 kilomètres ! »

Que préconisez-vous ?

« Une promotion de toutes les nouvelles formes de consommation, qui visent à une relocalisation des produits, pour réduire les circuits de distribution et parvenir à une autonomie plus importante. Car le problème qui se profile, c'est l'énergie.

Lors de notre Altertour, nous nous arrêtons à des endroits où ces méthodes sont en pratique pour les mettre en valeur. C'est pour nous un enrichissement intellectuel, c'est d'ailleurs le seul que nous concevons. »

Êtes-vous favorable à la décroissance ?

« Oui, si elle est sectorielle et soutenable. Sectorielle, parce qu'elle doit être économique et non sociale, et soutenable, parce qu'elle ne doit pas aboutir à une régression. Mais il est évident que nous consommons trop. Nous créons de la haute technologie qui génère à son tour une activité de consommation. C'est absurde. Il est hallucinant de constater que la croissance est sacralisée, qu'elle est devenue un dogme, un élément obligatoire de la société. Nous ne sommes pas d'accord. »

Pouvez-vous donner un exemple ?

« Le nucléaire, bien sûr : il est polluant et dangereux. En France, l'énergie éolienne n'est pas assez développée, alors qu'en Allemagne, elle emploie 25.000 salariés. L'éolien, c'est l'emploi de plus de salariés que le nucléaire, c'est moins cher, moins polluant… »

Votre combat porte-t-il ses fruits ?

« Je ne sais pas, mais je vois la fatigue des militants. Nous sommes constamment pris de vitesse : nous n'avons pas les moyens de nos adversaires ? C'est parfois décourageant, mais nous restons des lanceurs d'alertes. Nos idées s'ancrent dans l'esprit de la population. »

26 juillet
AlterTour : le périple des cyclistes écolos

par Silvana Grasso

Deux-roues. Ils sont arrivés hier au Capitole. A vélo, bien sûr et parfois dans des tenues loufoques.

   La 20e étape de l’AlterTour est arrivé hier après-midi place du Capitole. L'occasion de découvrir de drôles de machines, des tenues parfois inattendues et des idées fortes sur l'environnement.


Les vélosDepuis un an, Pierre pédale sur un vélo couché : « J'en avais assez d'avoir mal aux fesses, explique-t-il. Alors, je me suis fait plaisir, je me suis offert ce vélo. Là, je suis comme dans un fauteuil devant la TV. Zéro stress, zéro fatigue ».
Ces machines se démocratisent doucement. « Comptez le prix d'un vélo de course, soit 1 700 €».
Tout près, Frédéric est fier de présenter son vélo à assistance électrique, avec batterie et moteur, assorti d'un abri veltop. « Ce petit abri indépendant se fixe sur tous types de deux-roues. Drôlement pratique pour se protéger de la pluie, du vent et donner fière allure sa machine ».
« Tall bike », ou double vélo, est doté d'une seule selle, mais possède deux étages. Une idée plutôt originale de l'association VéloRution, qui récupère les deux roues et en fait des objets insolites. Attention, il roule très bien et se moque bien des voitures.

Les vêtements

« Plus de pétrole, tous à vélo », lancent les altercyclistes en arrivant sur la place. Guillaume, 26 ans, vient de la région lyonnaise. « Nous sommes les « guerriers de l'arc-en-ciel », affublés d'une large robe de couleur assortie à notre vélo. Nous venons d'un peu partout en France. L'an passé, pour exprimer nos idées, on a fait la « marche du vivant » des Pyrénées à Paris. Le 9 septembre 2009, on fera la marche pour la paix ».

Idées

Elizabeth, cycliste convaincue, a rejoint les alters. « Pour le plaisir du vélo, l'aspect militant et parce que c'est pas trop sportif ». François, 60 ans, et Roland, 83 ans : « L’AlterTour sans dopage ni sponsors est une très bonne chose, même si c'est un peu utopique... » Nicole, l'une des organisatrices, le répète : « Cette première édition augure d'un bon bilan. Entre 200 à 300 participants nous rejoignent à chaque étape ».

Le plus heureux? Alain Ciekanki, responsable des Amis de la Terre : « La LMSE a été retirée par la municipalité comme promis. C'est une belle victoire ». Tandis que Régis Godec, élu Vert à la mairie de Toulouse, réaffirme son engagement pour l'environnement. L'AlterTour arrivera à Montpellier le 28 juillet.


(SPORT + COMPETITION) MARCHANDISE = DOPAGE

par Patrick Mignard

C’est la formule magique du sport dans une économie de marché. C’est cette formule qui devrait figurer sur le logo du Tour de France (et pas que de lui), épreuve «sportive» qui vient de nous donner depuis quelques années, l’exemple même de ce que donne la marchandisation du sport.

  Le sport de compétition, en soi, est déjà source de toute une série de dérives, mais quand en plus, l’argent s’en mêle, le pire est à redouter.

UNE ECONOMIE POLITIQUE DU DOPAGE

La manière dont nous est présenté le dopage est souvent perverse. Moralisante, elle cache par cette pseudo moralité les vraies racines du mal. En effet, le problème du dopage nous est présente sur deux plans: le moral et la santé.
- Sur le plan moral: «ce n’est pas bien de tricher».
- Sur le plan sanitaire: se doper présente des dangers pour la santé.
- Tout cela est fort juste mais manque singulièrement de profondeur d’analyse car la vrai question est la suivante: comment se fait-il que des sportifs trichent et prennent autant de risque pour leur crédibilité et leur santé?
La réponse simpliste serait de dire: pour gagner! Soit, mais encore?
C’est toute la structure de ce qui constitue, socialement et économiquement, le sport qui est génératrice de cette dérive qu’est le dopage.

La règle générale est la suivante et est très simple: je ne peux courir que si je suis sponsorisé, par une marque, pour être sponsorisé il faut que je gagne, pour gagner je me dope.

Autrement dit, la course n’a pas  plus  de valeur en elle-même. L’important n’est plus l’effort, pas plus que le temps, pas plus que les qualités du sportif, l’important est l’argent que l’on peut faire par la médiatisation et la publicité d’une marque.
Le discours des journalistes sportifs est un exemple parfait d’hypocrisie puisqu’ils s’acharnent à faire croire à une réalité qui est complètement réifiée et dont la véritable essence est la marchandise…. ce dont ils se gardent bien de parler et de dénoncer, se rendant ainsi complice de la mystification. Louer l’effort d’un concurrent, saluer une victoire c’est en fait applaudir un système pervers de détournement, c’est cautionner ce sur quoi se fonde la victoire, le dopage, donc la triche.

Le sport est alors totalement instrumentalisé, a perdu son sens originel, n’est plus que le support d’un domaine du système marchand, d’un domaine qui a été complètement phagocyté par la logique marchande.

Le sport, l’effort n’est que le support physique de l’argent.


L’IMPOSSIBLE SOLUTION

C’est un cercle vicieux auquel on peut difficilement échapper.
En effet, même le coureur honnête ne peut pas ne pas se doper parce que, s’il ne le fait pas, il est de fait hors jeu, ne respectant pas la loi, non dite, qui fait qu’il faille se doper pour sportivement et donc économiquement exister.
De même, imaginons un sponsor qui refuse le dopage, ses coureurs ne feront jamais le «haut de l’affiche», hors, s’il sponsorise c’est pour être connu… et il ne peut l’être que si ses coureurs existent, gagnent, donc… se dopent….

On peut comparer, au niveau du principe, le problème du dopage à celui de l’utilisation des engrais et des pesticides.
Le paysan qui n’utilise pas d’engrais voit sa productivité être inférieure à celle de ses concurrents. De même que celui qui n’utilise pas de pesticides dans un environnement saturé de ces produits verra ses récoltes attaquées par les insectes.
Dans les deux cas on est poussé à l’utilisation de tels produits par la logique même du système.

La solution au problème du dopage est donc beaucoup plus complexe qu’une question de répression qui ne règle rien et n’a jusqu’à présent rien réglé.

Tant que le Tour de France, et toutes les manifestations sportives, fonctionneront sur le principe marchand, le dopage règnera en maître.
Le problème c’est que le Tour de France et maintes manifestations sportives, jusqu’aux Jeux Olympiques sont complètement soumises à la logique de la marchandise.
Peut-on «démarchandiser» ce type de manifestation?
C’est peu probable. Trop d’intérêts commerciaux, financiers et politiques sont en jeux. Le sport faire désormais partie intégrante du système.

Il faut, bien entendu, ajouter à cet édifiant tableau, le rôle idéologique que joue le sport dans notre société. Véritable entreprise d’abrutissement massif, exutoire de la grogne sociale, instrument de dérivation des colères. Il permet de dévoyer les énergies subversives vers le nationalisme, le chauvinisme,… aboutissant souvent au racisme et à la haine de l’autre.

La solution dépasse donc la simple question du sport mais pose un vrai problème politique et social. Tant que des naïfs applaudiront bêtement des individus drogués transformés en pharmacie ambulante, la grande boucle continuera avec ses scandales… Si tout le monde s’en désintéresse, le Tour de France, et autres manifestations sportives, n’auront plus d’intérêt pour les sponsors… alors, mais alors seulement, on pourra imaginer un autre type d’épreuve.

Avant d’en arriver là il faudra bien d’autres changements dans notre société décadente.


Tous en selle pour l'Altertour
par Henry Moreigne
paru dans La Mouette

Vous aimez le vélo, de la bicyclette de grand-papa au vélo de course mais vous ne supportez plus les dérives du Tour de France et les atteintes récurrentes à la planète ? L’Altertour est fait pour vous. L’Altertour est au tour de France ce qu’est le forum social de Porto Alégre au forum économique de Davos. Une giga randonnée à vélo, sans dopage, sans esprit de compétition mais avec de la bonne humeur, des conférences pédagogiques et des animations musicales !A l’origine du projet, Dom de Chevreuse, personnalité bien connue des milieux altermondialistes. Ses passions sont légion notamment en l’espèce défendre à la fois le monde paysan et la biodiversité. Ce qu’il déteste ? Le dopage sous toutes ses formes, aussi bien pour les humains que pour la nature avec les OGM. Dans ce combat, la pédagogie et la convivialité sont ses meilleurs armes.

Alors que Le Tour, version officielle, traversera la France avec sa caravane publicitaire, sa cohorte de médias et ses coureurs suspectés, quoi qu’il advienne de dopage, l’Altertour lui proposera en toute simplicité, du 3 au 28 juillet, de partager plaisirs et savoir. A chaque étape et demi-étape, se succéderont des points de rencontre avec des vrais gens, bien du cru au bon sens du terme, des producteurs bio locaux, le tout agrémenté de projections, visites, débats…


En guest stars Rictus, un groupe délirant des viticolrockeurs qui s’est taillé sa petite notoriété avec une ode anti-OGM dont le titre,”Faucher-Faucher”, constitue à lui seul tout un programme mais aussi, une caution morale et intellectuelle de poids avec le professeur Albert Jacquard.Organisation bien huilée, lucrative à souhait d’un côté et, de l’autre, des bénévoles seulement armés de bouts de ficelles et beaucoup de bonne volonté. Sur le papier, le combat est inégal. Et pourtant le mois de juillet pourrait être celui de toutes les surprises. L’Altertour s’annonce en effet comme un grand moment d’anthologie, un de ces rendez-vous rares celui où la vraie France se retrouve dans une joyeuse pagaille.Concrètement, l’Altertour, c’est une boucle de 2 700 kms, dont 480 kms de voies vertes qui traverseront des villages de caractère et de superbes paysages. Pas besoin d’être sportif pour participer. L’épreuve est à la carte avec 24 relais tous les 15 kilomètres, le tout dans un esprit de solidarité. Pas besoin non plus d’emmener son vélo, les altercyclistes se transmettent les altercyclettes ! Et après l’effort, le réconfort avec un programme de quelques 40 événements locaux.Dans ce pari un peu fou, Dom de Chevreuse et son équipe espèrent que le public répondra présent. Privés des médias officiels, ils ne peuvent compter que sur leurs réseaux, le bouche à oreille et leur site internet.


L’alter tour
Dans moins d’un mois, le grand départ !
par Anny de Rochefort

Le 3 juillet à Cendras, le départ d’une grande boucle de 2700 Km sera donné. Ce tour de France d’un nouveau genre se fera en parallèle du tour de France officiel. Ce dernier est montré du doigt pour le dopage qui l’accompagne et ses objectifs plus financiers que sportifs. L’Alter tour de France se donne, lui, pour objectif d’être en phase avec le développement durable.Les nombreux partenaires de l’Alter tour veulent montrer qu’un autre sport et une autre façon de vivre sont possibles mais aussi qu’une autre agriculture sans OGM ni pesticides existe et doit se développer pour répondre aux crises alimentaires attendues.

Enfourchez vos vélos jusqu’au 28 juillet- arrivée à Villeneuve-les-Maguelone - ou pour seulement quelques étapes ! Ici tout le monde gagne à se connaître, à s’informer, à regarder les paysages, à partager le meilleur et le plus difficile, pour que personne ne soit à la traîne.

Pas de maillot jaune, mais de la bonne humeur, des spectacles et des conférences où petits et grands peuvent enrichir leurs connaissances autour des thèmes de l’AGRO-ECOLOGIE, des AMAP, l’APICULTURE, du DOPAGE, de l’ENERGIE / de la DECROISSANCE, de la GESTION DU TERRITOIRE, des TRANSPORTS, de la GESTION de l’EAU, des MAISONS ECOLOGIQUES, des OGM, les PESTICIDES, de la RECHERCHE AGRONOMIQUE, de la SOUVERAINETE ALIMENTAIRE, des SEMENCES PAYSANNES, du SPORT, de la SOLIDARITE, etc.

Pour avoir la fierté de dire « c’était en 2008, j’y étais ! » inscrivez vous, seul, ou avec vos amis, vos enfants, vos voisins … avant le 25 juin, à partir du site : www.altertour.net, et faites confiance aux 100 bénévoles qui ont tout préparé pour que cet événement soit une réussite écologique, festive et éducative !


AlterTour :
Champions de rien,
curieux de tout
par Jean-Claude Moreau

paysan dans l’Indre
Campagnes solidaires N° 230 juin 2008
« Le Tour » ! Celui de France, celui d’il y a un siècle, celui des Darrigade, Charly Gaul, Raymond Poulidor, Fausto Coppi, des héros sortis de l’anonymat de leur cambrousse, de leur milieu populo, celui-là resplendit comme une image de chocolat Poulain.
C’est pas qu’on y croit, c’est un cabotinage sportif qui recycle quelque diseur d’épopée et envoie quelques héros dans la poussière du linceul. La dope n’est pas mauvaise : elle est un médicament dévoyé. La dope ne devrait pas exister : nous aurions des champions purs. Hélas, les meilleurs n’ont pas de temps à perdre pour gérer leur carrière : imaginez ce qu’aurait pu faire Kerviel, le trader de la Générale, en champion cycliste !
Le Tour d’il y a un siècle n’est que le tour de nos images : celles d’un public « formidable » (donc, je suis formidable !), d’un pays rural quand les populations sont majoritairement citadines, du champion méritant quand le mérite est si difficile professionnellement …

Ce mérite, c’est comme le bonheur : à nous de le prendre en direct, en veux-tu en voilà, comme un autre Tour. Car c’est un autre Tour de regarder au ras de l’herbe et au-dessus de la planète, de porter la biodiversité plutôt que les noms des marques les plus improbables, de battre la compétition, non pas à plate couture, mais au gré de la connaissance et de la fantaisie. Les champions de rien sont les curieux de tout ! C’est ça l’AlterTour, des étapes pour amis de la Conf’, en vélo pour les ceusses qui aiment le vélo (les autres feront autrement !), avec repos en connaissance de cause : pratiques agricoles, alternatives sociales, pratiques de fêtes, pratiques de la recherche…
Du 3 au 28 juillet, l’AlterTour ne connaîtra pas de côte éliminatoire. Dans les fermes étapes, au bord des routes et même en vélo, nous serons là pour les recevoir, les encourager et les accompagner dans cette belle aventure.

Résistance internationale aux OGM

par Julian Rose

paysan, Président de la Coalition Internationale pour Protéger la Campagne Polonaise (ICPPC)


  Il existe plusieurs niveaux de résistance : ‘passive’, ‘occasionnellement active’, et ‘active’. Les puissances politiques et industrielles qui cherchent à réguler la chaîne alimentaire comptent plutôt sur une résistance de type passive et bâillonnée. Elles tolèrent qu’une résistance occasionnelle interfère avec leur objectif majeur, mais pas une résistance vraiment active. On comprend donc que ceux d’entre nous qui frappent avec assiduité aux portes des corporatismes pro-OGM soient mis sous écoute, ennuyés, et généralement marginalisés par la pensée dominante et les médias qui la servent.
Ne nous berçons pas d’illusion : la pensée dominante est alimentée par l’agrobusiness, dont les profits annuels se chiffrent en centaines de (« double figure » à vérifier) milliards, et qui tente réellement de contrôler la totalité de l’alimentation mondiale. " Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les gouvernements. Contrôlez la nourriture et vous contrôlerez les peuples” disait Henry Kissinger.


   Quel est le meilleur moyen de contrôler la nourriture ? Réponse : viser les graines, le point de départ de nos ressources génétiques, à la base de la biodiversité de la planète.

La vraie ligne de démarcation entre l’acceptation et le refus des OGM se situe au niveau du droit à produire notre nourriture, indépendamment des intérêts commerciaux des grandes firmes. La souveraineté alimentaire constitue le droit absolu de tout citoyen d’une communauté humaine sur cette planète, et ceux qui, historiquement, ont été les plus activement engagés dans cette résistance sont les paysans du monde.
S’associer aux paysans, comme notamment en France, en Inde, en Amérique du sud, Pologne, Roumanie, Turquie, et à travers le monde, contribue à former une alliance efficace contre les forces de la stérilité et de la destruction. Localement, les agriculteurs ont souvent peu de contact avec le monde extérieur et deviennent facilement les victimes du discours attractif des vendeurs de graines et des aides gouvernementales. Les citoyens militants, qui défendent résolument une nourriture saine et sans OGM, peuvent offrir un soutien crucial aux paysans, au moins en les informant des stratégies prédatrices des grandes firmes, et en les associant au mouvement de résistance internationale.

Traduit de l'anglais, extrait de Julian Rose : Paysan, Président de la Coalition Internationale pour Protéger la Campagne Polonaise (ICPPC)

Julian Rose interviendra le 9 juillet à Château-Chinon

Dépendance entretenue au dopage agricole
Etre ou ne pas être… en forme. La question ne peut se poser lorsqu’on est soumis à la dictature de l’efficacité immédiate et récurrente. Malgré les fluctuations de notre état interne, le spectacle n’attend pas, l’économie libérale non plus. Il faut être performant. La tentation est donc grande d’avoir recours à des substances qui améliorent notre perception du monde tout en potentialisant pour un temps nos capacités intellectuelles et physiques, avec parfois le soutien implicite de ceux qui en tirent profit.

Certains de ces produits sont intégrés à la vie en société et présentent peu d’effets indésirables à petites doses, comme le café, l’alcool, le tabac. D’autres substances admettent un effet plus marqué, dont les conséquences dépendent de quelques principes biologiques :

1. un produit biologique donné admet généralement plusieurs cibles. C’est ainsi que la cocaïne n’agit pas uniquement sur le système neuromodulateur du cerveau, mais également sur le système vasculaire, pouvant entraîner à long terme des attaques cardiaques ou cérébrales.

2. l’introduction artificielle d’un produit dans un organisme vivant donne lieu à une adaptation de ce dernier. L’arrêt du produit provoque ensuite un déséquilibre durable (sensation de « manque » dans le cas d’un dopant) qui correspond à une entrée en dépendance.

  Appliqué au dopage de l’agriculture par les intrants et les biotechnologies, ces principes biologiques restent valables :
1. Les produits dits « phytosanitaires » ne s’avèrent pas seulement toxiques pour certains organismes : ils touchent notamment les insectes pollinisateurs, et se retrouvent dans l’alimentation humaine. Quant aux plantes génétiquement modifiées, tout comme les dopants sportifs modernes, elles sont utilisées prématurément avant d’en connaître toutes les cibles. Les retours sur investissement ne supportent pas de retard.
2. L’association d’intrants aux cultures engendre des sols biologiquement appauvris et une sélection de plantes fragilisées (témoignage de Pascal Poot, à paraître dans ces colonnes et dans le recueil de pratiques agroécologique de l'Altertour). Mais peut-être cette dépendance est-elle voulue ?

Connaissez vous l’Altertour ?

par Catherine Chalom, WordPress

  Vous connaissez le tour de France, avec chaque année son lot d’accidents, de scandales liés au dopage, car cette activité sportive brasse de tels enjeux financiers que les coureurs sont prêts à braver des risques inutiles et mettre leur sécurité en danger, soit de leur propre initiative, soit du fait de la pression de leur sponsor.  Alors face à ce monde où la compétition est placée comme une valeur, que ce soit la compétition sportive, la compétition pour les postes dans l’entreprise ou en dehors (tout le monde sait bien que les chômeurs, s’ils sont chômeurs, c’est parce qu’ils ne valent pas ceux qui ont un boulot), la compétition dans les émissions stupides à la TV où il faut éliminer les gens pour qu’ils ne restent que 1 ou 2 gagnants. Eliminer : belle mentalité ; on devrait aussi éliminer les handicapés, les trop grands, les trop petits, les trop gros, les trop maigres, que sais-je encore ?  Donc dans ce monde devenu fou, il faut savoir saluer les belles initiatives ; en voici une : l’Altertour.

  L‘Altertour se définit lui même comme un autre Tour de France, qui dénonce le dopage sous toutes ses formes : dans le sport parce qu’il y porte atteinte aux sportifs pour le bénéfice de sponsors, et dans l’agriculture, parce qu’il y porte atteinte aux paysans et à la biodiversité pour le bénéfice des firmes productrices d’OGM et d’agrotoxiques.

  C’est aussi un tour qui se fait dans un esprit de solidarité et non de compétition. Il empruntera les anciennes voies de halage et des voies ferrées. 2.700 km seront parcourus, mais chaque coureur n’effectuera qu’une petite étape de quelques kilomètres. Le contrôle anti dopage sera réservé aux feuilles de maïs récupérées le long du trajet. Les étapes passeront prioritairement dans des villes où la municipalité aura pris des arrêtés anti OGM. Et chaque étape sera l’opportunité de rencontres, de débats (souveraineté alimentaire, OGM et brevetage du vivant, diversité culturelle et Esperanto,…).  De nombreuses organisations s’associent à ce projet : la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique), la Confédération Paysanne, le Réseau Semences Paysannes, Accueil Paysan, ATTAC,…  Si ce projet sympathique, délirant, chaleureux, original, solidaire,… alternatif pour tout dire, vous plait, rendez vous sur le site de l’Altertour pour en savoir davantage… et pourquoi pas pour participer ?

le 26 janvier 2008